Comment permettre à une Europe en panne de se remettre en selle dans l’univers des télécommunications ? Sans poser la question de manière aussi explicite, les dernières Journées internationales de l’Idate, qui se
sont déroulées fin novembre à Montpellier, ont néanmoins dégagé une perspective de plus en plus prometteuse, celle des accès hauts débits.Il n’est d’ailleurs que de constater le décollage de l’ADSL dans l’Hexagone pour s’en persuader (de 400 000 lignes fin 2001, le cap des 1,3 million de lignes devait être franchi fin 2002
avec un nouvel objectif de trois millions de lignes fin 2003 pour France Télécom). Il est vrai qu’avec un taux de pénétration de l’ordre de 4 % aujourd’hui, la marge de progression est non négligeable.Parmi les plus fervents partisans de cette stratégie, partagée par la nouvelle équipe dirigeante de France Télécom, Alcatel n’est pas en reste. Pas seulement parce que le constructeur tricolore est le numéro un mondial de
l’ADSL, mais aussi parce qu’il est convaincu que le potentiel de ces technologies est loin d’être épuisé.C’est du moins l’analyse de Jo Cornu, administrateur d’Alcatel, dont il fut auparavant directeur général, qui énumère, pêle mêle, des débits encore améliorés dans un proche avenir (jusqu’à 5 Mbit/s pour
70 % des lignes téléphoniques en Europe), les perspectives offertes en matière de vidéo sur DSL et les progrès de la compression numérique qui devraient permettre d’acheminer bientôt trois canaux vidéo sur une même ligne téléphonique.
Relativement sceptique à court terme, l’Idate ne prévoit cependant ‘ rien de significatif avant 2004 dans le domaine de la vidéo sur DSL ‘.Côté services professionnels, ils ne seraient pas en reste. ‘ Le DSL est devenu le standard d’accès hauts débits des PME ‘, affirme Jo Cornu, qui prédit un taux de croissance annuel moyen de
18 % sur ce segment au cours de la période 2000-2005, tout en énumérant une multitude d’applications possibles (interconnexion de réseaux locaux, augmentation de la bande passante, services IP, etc.).
Convertir les internautes bas débit à l’ADSL
Jugeant le décollage des hauts débits encore trop timide, Alcatel estime que l’un des principaux défis à relever réside dans le taux de conversion à l’ADSL des internautes bas débit. Et Jo Cornu d’estimer que ce
taux pourrait rapidement atteindre 4 % par an en Europe (seulement 2 % actuellement) alors qu’il est de 4 à 6 % en Amérique du Nord. De la même façon, il plaide pour une mobilisation accrue des fournisseurs de contenus auxquels il
reproche une relative frilosité, alors que le potentiel technologique est là.Autre intérêt, non négligeable, d’une telle banalisation, son impact sur l’ensemble du secteur. ‘ Derrière l’ADSL, il y a toute une infrastructure ATM ou IP dont il faudra aussi augmenter les débits
proportionnellement à ceux des accès DSL ‘, estime Jo Cornu, qui voit là une belle opportunité de relancer les équipementiers dans les produits de c?”ur de réseau. A noter enfin les prédictions, plutôt encourageantes, de
l’Idate qui table sur 50 millions d’accès de type DSL en Europe en 2007 (contre 9,4 millions fin 2002).
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