Les utilisateurs s’intéressent de plus en plus à Linux, et plus généralement aux logiciels libres. Mais, devant les multiples projets de la communauté, ils ne savent que choisir. Ainsi, aux côtés des sociétés de services traditionnelles, une nouvelle génération de SSII émerge, spécialisée dans l’open source. Pour Christophe Le Bars, directeur technique d’Alcôve ?” l’une des plus anciennes ?”, leur rôle est souvent complémentaire : “Aujourd’hui, toutes les SSII utilisent des logiciels libres. Il faut différencier celles qui ne font que s’en servir de celles qui peuvent intervenir sur le code source. Notre rôle n’est pas de jouer les intégrateurs traditionnels, mais de faire l’interface entre la communauté open source et les entreprises.”
” Les restrictions budgétaires favorisent l’open source “
Pour autant, les prestataires classiques ne se désintéressent pas de ce marché. “Globalement, cela fait deux ans que nous le regardons de près, confie David Bellaiche, directeur associé responsable e-business d’Unilog. L’investissement que nous avons réalisé se rentabilise par des missions de conseil menées auprès de nos clients grands comptes. Chez eux, hormis Linux, il est très rare de rencontrer des logiciels libres. Aujourd’hui, ils utilisent Linux sur des plates-formes de front office, tout en restant très proches des mondes NT et Unix. Mais la récession économique va aider les directeurs informatiques à adopter un peu plus l’open source afin de répondre aux réductions budgétaires.” Pour l’instant, chez Unilog, la cellule de veille sur les logiciels libres est composée d’une quinzaine de consultants. Une offre sera mise en place lorsque les signatures de contrats seront suffisamment nombreuses.Plus audacieuse, Teamlog s’est créé un pôle de compétences d’au moins quinze personnes en interne autour de deux demandes : l’administration de systèmes et l’embarqué. Pour Pierre Sidoine, ingénieur d’affaires en charge des logiciels libres, “le libre est encore tabou pour les grands comptes en dehors du web. Pourtant, dans pratiquement un tiers des projets de Teamlog, il y a du libre qui traîne. Il n’est pas vendu en tant que tel au client, mais intégré à notre offre”.
Des limites dues au manque d’applications métier
Cette frilosité des clients est également ressentie par les sociétés spécialistes du libre. Même si Bruno Deschandelliers, cofondateur et directeur d’Atrid, note l’émergence d’“appels d’offres avec des demandes formelles de logiciels libres, le secteur public et les moyennes entreprises affichant, dans ce domaine, un intérêt croissant”. Et il ajoute : “Chez les grands comptes, nous sommes limités par le manque de grandes applications métier sous Linux.” Ce qu’Alexandre Zapolsky, PDG de Linagora, explique : “Nous manquons aujourd’hui de cas d’entreprises précis. Sur la partie infrastructure, le marché Linux est mature. Maintenant, il nous faut des exemples pour les applications critiques. Mais les logiciels libres ne sont pas une réponse à tous les problèmes des entreprises. Elles doivent passer par une phase d’évaluation avant d’aller vers une utilisation de masse.” Pour aider les entreprises utilisatrices à susciter ou poursuivre une investigation en matière de solutions open source, les SSII ne doivent plus se polariser sur le seul Linux. Il est grand temps qu’elles orientent leurs prestations ?” formation, conseil, etc ?” vers les composants applicatifs ou d’infrastructure du monde libre.
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