L’année 2000 sera-t-elle celle du décollage des services voix, données et vidéo en temps réel sur les lignes téléphoniques traditionnelles ? Quoi qu’il en soit, les annonces en ce sens ont été nombreuses, tant à l’occasion des salons Interop que de la grand-messe genevoise. Elles étaient manifestement destinées à mettre la pression sur les opérateurs de boucle locale, qui, avant d’ouvrir des services à hauts débits, doivent se doter des équipements adéquats.
Les fonctions d’un DSLam et d’un commutateur d’accès, réunies
Naguère, ces matériels étaient constitués de multiples éléments séparés. Dans chacun de ses centraux téléphoniques, l’opérateur devait installer un multiplexeur spécifique pour chaque type de service DSL (Digital subscriber line) envisagé, auquel il fallait ajouter un testeur de boucle locale, une passerelle vocale reliée au commutateur de circuits téléphoniques, un multiplexeur et un commutateur ATM, Frame Relay ou un routeur IP et, enfin, un BAS (Broadband access server) servant à véhiculer les paquets ou cellules vers les ISP, puis vers Internet ou vers les Intranet distants. Aujourd’hui, les équipementiers proposent des plates-formes regroupant plusieurs de ces éléments. Leurs clients réalisent ainsi des économies sur les coûts d’investissement et sur la surface et le volume occupés, tout en bénéficiant d’une plus grande facilité d’administration et de gestion de la qualité de service. Plusieurs constructeurs viennent d’introduire sur le marché une nouvelle génération de plates-formes réunissant les fonctions d’un DSLam (DSL access module) et celles d’un commutateur d’accès. Elles sont aptes à gérer plusieurs variantes de DSL et incorporent une matrice de commutation ATM. Dotées de fonctions de gestion de bande passante et d’affectation de priorités, ces plates-formes permettent de fournir des classes de services et des qualités de service différenciées. Des fonctions, telles la qualification de boucle locale et la sélection dynamique de services, y sont généralement adjointes. Les opérateurs et fournisseurs d’accès pourront donc proposer une gamme élargie de services hauts débits à partir d’un équipement unique. Parmi les produits annoncés dans cette catégorie, il faut mentionner le Stinger, de Lucent. Acceptant, dans sa première version, 168 à 672 ports par châssis, Stinger pourra gérer, d’ici à l’an prochain, jusqu’à 9 000 ports sur une seule liaison OC-12 (622 Mbit/s). Il se caractérise aussi par la mise en ?”uvre conjuguée d’ATM et de Frame Relay entre l’installation de l’abonné et le central de l’opérateur. Enfin, son débit système de 1,6 Gbit/s sera étendu jusqu’à 8 Gbit/s dans le futur. Le coût d’un port Stinger est d’environ 440 dollars. Lucent Technologies, a, par ailleurs, présenté un système d’administration de réseau, NavisAccess:DS, qui fournit une interface graphique Java pour la gestion des plates-formes Stinger et DSL TNT, ainsi que des outils de suivi des variables MIB DSL. L’interface d’administration fait appel à des assistants qui accélèrent la configuration des circuits DSL par le fournisseur d’accès. De son côté, PairGain lance Avidia, un nouveau système qui peut être utilisé comme un DSLam, un BAS, un gros concentrateur pour extension de LAN, ou comme une plate-forme d’accès multiservice. Doté d’une ” fabrique ” ATM intégrée offrant un débit de 2,4 Gbit/s, il gère 648 ports ADSL-DMT Full Rate ou 1 296 ports SDSL par baie. Le coût moyen par port est inférieur à 300 dollars. Une autre possibilité d’intégration consiste à ajouter au BAS des fonctions normalement assurées par un commutateur, un routeur ou un équipement de terminaison de circuit. Le BAS est un serveur d’accès distant large bande destiné à concentrer le trafic issu de plusieurs DSLam et à le redistribuer vers les ISP ou les Intranet (le Dana, d’Alcatel, ou le Cisco 6400 en sont des exemples connus). Pour sa part, le SMS (Subscriber Management System), de Redback Networks, inclut certaines fonctions gérées par les routeurs de backbone, ce qui les soulage et améliore leurs performances.
Une sélection dynamique des services
S’installant entre le ou les DSLam et le backbone, le SMS autorise des accès Internet à hauts débits, aussi bien à partir de lignes DSL qu’à partir du câble TV ou de liaisons sans fil. Utilisant une base de données au standard Radius, ce SMS permet une sélection dynamique des services. De ce fait, le fournisseur d’accès peut redéfinir ses lignes selon les besoins pour offrir, par exemple, des services du type business by day/family by night. Parmi les différents éléments de la solution DSL du constructeur Pulsecom, citons le WavePacer Broadband SAM (Service access multiplexer), un BAS capable d’agréger le trafic d’un maximum de 8 DSLam WavePacer Broadband XAC (xDSL access concentrator) et de le commuter ou de le router à destination ou à partir du POP (Point of presence) d’un fournisseur de services. Cette plate-forme peut accepter simultanément deux types de modules parmi les quatre proposés par Pulsecom : CellCore (qui permet des sessions PPP sur ATM-ADSL), FrameCore (PPP sur Frame Relay-ADSL), IPCore (accès direct à Internet par routage IP) et EtherCore (Ethernet 10/100 sur ADSL). Les constructeurs entendent également séduire les petits professionnels (marché Soho, Small office/home office) et les PME. Les annonces concernent, en effet, des équipements ?” baptisés tantôt modems, tantôt routeurs, ou encore, IAD (Integrated access devices) ?” capables de connecter de deux à plusieurs dizaines d’utilisateurs sur une ligne DSL.
Pour les petites agences décentralisées
Pour les bureaux ou les petites agences décentralisées, Arescom propose le NetDSL, un petit routeur équipé d’un modem ADSL, d’un concentrateur à 4 ports Ethernet 10/100 et d’un modem analogique à 56 kbit/s, celui-ci offrant une configuration et un diagnostic à distance par un ISP ou l’administrateur d’un réseau d’entreprise. Parmi les produits dotés de caractéristiques assez semblables figurent le routeur OfficeConnect Remote 810 ADSL, de 3Com ; le SmartSwitch Router 255, de FlowPoint-Cabletron ; le WavePacer ADSL-8000, de Pulsecom ; et le Prestige 641, de ZyXEL. Pour les cartes modems à installer dans les PC, on retiendra le G-Lite Modem, de MultiTech (bâti autour du chipset Wild Card, de Lucent Microelectronics), et le Synapse G-Lite, de la firme indienne SAS. ;
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