On imaginait que la baisse de la demande en matériel et en logiciels allait déstabiliser les grandes SSII. Elle a, pour l’instant, peu d’effet. Du moins, si l’on considère les résultats des quatre ténors du marché : EDS, IBM, CSC et Cap Gemini Ernst & Young (CGE&Y). Premier élément d’explication : le quatuor a pour dénominateur commun une importante activité d’externalisation. “Les grands intégrateurs se reposent sur leurs activités d’infogérance, secteur particulièrement en forme, analyse Julie Giera, vice-présidente du Giga Group. Ce qui minimise l’impact de la baisse de la demande en intégration de systèmes et en développement d’applications.”Dans un contexte économique difficile, les entreprises soucieuses de gagner en productivité sous-traitent, en effet, plus aisément l’ensemble de leur informatique. Et, surtout, les sociétés confient à leurs prestataires la gestion totale de processus tels que le traitement des chèques ou l’administration des ressources humaines, prestation baptisée Business Process Outsourcing (BPO). “Le marché du BPO devrait ainsi connaître une croissance de 40 % cette année “, estime l’analyste du Giga Group.
Des bénéfices à effets variables
Le grand bénéficiaire de cette nouvelle donne est sans conteste EDS. La compagnie affiche une croissance organique de 17 % au deuxième trimestre 2001. De fait, sa division BPO réalise un chiffre d’affaires d’environ 2 milliards de dollars (*). IBM Global Services n’est pas plus mal loti. Le constructeur a annoncé une augmentation de 15 % (hors maintenance) de son activité services informatiques au deuxième trimestre. L’externalisation (40 % des revenus d’IBM Global Services) a progressé de 15 % en volume, la compagnie profitant de sa bonne implantation en Asie du Sud-Est.Les cas de CSC et de CGE&Y sont en revanche plus mitigés. Le premier affiche 10 % de croissance, mais il revoit régulièrement ses prévisions à la baisse. CSC subit, lui, le contrecoup de la baisse des ventes en intégration et en développement d’applications, et tarde à se repositionner sur ses activités d’infogérance. L’activité de CGE&Y est grevée par la baisse de la demande dans l’industrie manufacturière. Mais la forte demande en infogérance n’est pas le seul facteur favorable. Les entreprises utilisatrices cherchent plus généralement à réorganiser leurs processus, toujours dans l’optique de réduire les coûts. Sur ce terrain, ces acteurs rencontrent, via leur structure conseil, les grands cabinets de conseil. Ce type de demande est également exacerbé dans l’e-business : “Les entreprises entendent profiter au mieux des logiciels coûteux acquis ?” PGI, GRC, etc. Et remettre fondamentalement en cause leur façon de fonctionner “, observe Julie Giera. A contrario, le secteur de l’e-business est marqué par une faible demande en développement d’applications et en conseil en stratégie. La chute des agences web a d’ailleurs poussé les utilisateurs à se retourner vers les compagnies à la pérennité plus rassurante, tels EDS et consorts…(*) Source : Giga Group.
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