Presque inexistante il y a trois ans, l’offre d’outils d’administration et d’exploitation des SAN s’étoffe. Au cours des six derniers mois, Fujitsu a présenté SANview, basé sur SAN InSite, de Vixel. XIOtech a sorti le serveur SAN Magnitude. FalconStor a proposé IPStor, pour la supervision et le partage de données, à vocation multienvironnement (iSCSI, Fibre Channel et SCSI). Bull, lui, a lancé [email protected]! De grands fournisseurs tels qu’IBM, HP, EMC, Adic et même Sun ont procédé à des rachats de technologies ou d’éditeurs.La première génération de logiciels s’est inspirée des fonctionnalités réseaux. Nombre d’entre eux découvrent, visualisent et supervisent les infrastructures matérielles SAN, remontent et traitent des alertes SNMP, en s’appuyant sur des méthodes d’accès basées sur IP et sur Fibre Channel. Mais ils introduisent aussi des concepts spécifiques tels que la mutualisation des espaces de stockage, la virtualisation, le partitionnement en zones et en unités logiques, et des fonctions de service de fichiers. Toutes ces solutions ne sont pas identiques. On trouve des superviseurs, qui découvrent et supervisent les éléments physiques et logiques des SAN, et des logiciels de service et de partage des données et des fichiers, qui optimisent les accès aux données.
La virtualisation logicielle, clé de la souplesse du SAN
L’essentiel de la valeur ajoutée des consoles SAN les plus abouties réside dans leur capacité à dissocier l’organisation logique des données de leur stockage physique. En effet, le SAN permet de généraliser les mécanismes de virtualisation logicielle. On peut insérer ou extraire sous tension tel ou tel disque dans une baie, et affecter ou désallouer à la volée l’espace de stockage. Il est possible de faire du pooling de disque, d’unifier et de mutualiser l’espace de stockage même si les données sont distribuées sur plusieurs baies. L’une des grandes promesses du SAN, la mutualisation, est donc en passe d’être tenue. Encore faut-il partitionner cet espace, selon des besoins applicatifs et d’impératifs de performances et de sécurité.Voilà pourquoi le rôle de deux fonctions d’organisation, le Zoning et le LUN management, va croissant. Le Zoning est l’équivalent pour le SAN des VPN des réseaux IP. L’émergence du Fibre Channel commuté a favorisé son développement. Le Zoning est paramétrable de façon matérielle, au niveau des commutateurs ; ou logicielle, grâce aux outils de supervision des commutateurs tels que les Web Tools, de Brocade. Il est possible d’atteindre une granularité plus fine. C’est l’objet des volumes logiques, les LUN (Logical unit numbers). Le partitionnement logique peut être effectué dans un disque, dans une baie de disques ou dans un groupe de baies. Il s’opère grâce à deux fonctions : le LUN mapping (pour définir les numéros d’attribution de LUN) et le LUN masking (pour déterminer les LUN auxquels ont accès les serveurs). SureStore E SAN Manager LUN Management, de HP, associe ainsi la découverte des composants SAN et la configuration des LUN à la volée.
Des consoles aux interfaces conviviales
Le caractère graphique et intuitif de ces consoles permet de se focaliser sur le management applicatif (définition des politiques d’accès aux LUN, isolation des volumes réservés à tel système d’exploitation, allocation dynamique des LUN et extension d’un espace en production).SANSymphony, de Datacore, est l’archétype de ce genre d’outils. Mais il risque d’être talonné, entre autres, par TSNM (Tivoli storage network manager), de Tivoli, au large éventail fonctionnel : découverte topologique, supervision des incidents, gestion des disques et LUN… Veritas est aussi l’un des acteurs incontournables. Ses logiciels SANpoint comprennent une console centrale d’administration, SANPoint Control (découverte, visualisation, monitoring des ressources et gestion du zoning) qui devrait être complétée par une gestion des supports de stockage, du reporting, de la gestion des performances, de l’automatisation d’exploitation et une supervision proactive.
La compatibilité des logiciels SAN est loin d’être parfaite
Compaq et HP sont aussi susceptibles, l’un avec SanWorks, l’autre avec des outils SAN intégrés dans OpenView Storage Area Management Suite, de jouer des rôles importants. À condition qu’ils réussissent à abandonner leur approche propriétaire qui les amène à privilégier les matériels de leur catalogue. On touche ici l’une des difficultés que comporte le choix d’une solution SAN.Si les fonctionnalités semblent au rendez-vous, les matrices de compatibilité de ces outils restent souvent limitées. Des solutions jeunes sont, certes, susceptibles de s’améliorer. Elles n’en sont pas moins immatures. Il convient donc de s’intéresser de près au calendrier des fournisseurs, et à leur capacité à garantir que leurs solutions sont adaptées à des configurations matérielles variées.
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