Laurent Foisset (118 218 Le Numéro) : “ notre objectif est de coller aux nouveaux usages ”
OUILe 118 218 détient 60 % du marché du renseignement téléphonique, contre 30 % pour France Télécom. Cette position dominante nous permet d’être rentables malgré la baisse de 10 à 15 % par an qui touche le secteur. Ce service est loin d’être condamné, au regard du nombre de personnes qui l’utilisent quotidiennement et nous sommes sereins quant à son avenir. Le Numéro a évolué en développant de nouveaux services de recherches ? horaires de train, d’avion, de cinéma, appels taxis prioritaires ? avec un opérateur qui communique les informations appropriées de manière rapide et efficace. On ne peut pas parler de compétition avec Internet, car la demande est différente. Tout le monde n’a pas forcément une connexion Internet à portée de main. L’accès à ces services par téléphone reste simple dans toutes les situations d’urgence ou de mobilité. C’est ce qui leur donne une légitimité et nous incite à stimuler en permanence ce marché pour générer de nouveaux revenus. Cela va passer par des offres plus pertinentes d’assistance, d’information, de réservation. Nous sommes persuadés que le renseignement téléphonique a une vraie valeur, qui correspond à des situations précises et touche un public varié (25-50 ans, plutôt urbain et mobile). La forte notoriété du Numéro joue en notre faveur et nous incite à nous battre pour faire vivre ce marché. Notre développement passe maintenant par une présence plus importante sur Internet avec un nouveau modèle économique. Nous avons également une application pour iPhone qui marche très bien. Notre objectif est de coller aux nouveaux usages et aux nouvelles consommations, tout en préservant notre métier initial.
Jean Rouch (3999.com) : “ les usagers se sont habitués à la gratuité ”
NONJe ne crois pas que les services de renseignements téléphoniques de type 118 soient viables durablement dans leur modèle actuel. À cela, il y a deux grandes raisons. Premièrement, les gens sont désormais habitués à obtenir ce genre d’informations gratuitement. Ils ne sont plus d’accord pour payer 2 euros pour un appel. La seconde raison, c’est qu’il y a de plus en plus de possibilités d’obtenir ces renseignements gratuitement. C’est dû à l’évolution technologique. Les jeunes qui disposent de l’information par Internet ne reviendront pas en arrière. Les services en 118 ne s’y trompent pas, d’ailleurs. Le nombre d’appels décroît rapidement d’année en année ; ils migrent leur offre vers des plates-formes Web qui fournissent l’information gracieusement. En 2004, le 12 comptabilisait 270 millions d’appels et réalisait 300 millions d’euros de chiffre d’affaires. En 2008, le 118 a comptabilisé 121 millions d’appels pour un chiffre d’affaires de 159 millions d’euros. En 2010, il y a aura moins de 100 millions d’appels. C’est pour cela que le service que nous venons de lancer est gratuit et accessible sur le Web, ou depuis un téléphone fixe ou mobile (au 3999), au prix d’une communication normale. Nous croyons aussi fortement à l’essor de notre service SMS accessible par le 33999. Qu’il s’agisse des coordonnées d’un professionnel, de la météo, de la Bourse ou encore de spectacles, l’usager reçoit une réponse à sa demande quelques instants plus tard. Il ne paye que son SMS. Ce service nous semble très prometteur et en adéquation avec notre époque.
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