Formalisé en 1981 par l’un des pères fondateurs d’Internet, Jonathan Postel, le protocole SMTP (Simple Mail Transfer Protocol) est l’un des plus anciens et des plus efficaces parmi les protocoles applicatifs du Réseau. Il a été adopté en 1982 comme standard pour l’acheminement des courriers électroniques entre les serveurs de messagerie sur Internet. Auparavant, les systèmes utilisaient des protocoles spécifiques pour transmettre le courrier d’un système multi-utilisateur à un autre, à l’instar d’UUCP (Unix to Unix Copy), encore utilisé sur d’anciens systèmes Unix. Le protocole SMTP permet, quel que soit le système d’exploitation du serveur, équipé d’une couche de transport réseau (TCP sur Internet), d’envoyer et de recevoir des messages Internet.Du point de vue logiciel, la messagerie Internet est une application d’échange d’informations. Son protocole SMTP est une surcouche de l’environnement de communication fourni par la pile réseau. Le principe de ce protocole est très simple : il régit le dialogue entre une partie émettrice (un poste client équipé d’un logiciel de messagerie SMTP) et une partie réceptrice (un serveur ou un relais SMTP). Pour établir une session, l’émetteur SMTP établit une communication bidirectionnelle vers un récepteur SMTP, destinataire final ou intermédiaire. Des commandes SMTP, une suite de caractères Ascii, sont ensuite générées par l’émetteur, puis transmises au récepteur, lequel renvoie les réponses à l’émetteur. Une transaction s’effectue en trois parties : une commande Mail pour identifier l’émetteur, une commande RCPT pour les informations du destinataire et, enfin, une commande Data pour transmettre le contenu du message.
Une simple brique logicielle
Le standard SMTP se limite à la définition de ces échanges. Il ne faut donc pas confondre l’application du serveur de messagerie (Sendmail et Exchange, par exemple) et le protocole d’échange qui lui est associé. Dans la pratique, quelques bibliothèques de fonctions supplémentaires permettent à tout serveur muni d’une application de transport de messagerie (MTA, Message Transport Agent, composant qui achemine, sur un système, le courrier en provenance du serveur de messagerie vers la bo”te aux lettres de l’utilisateur) de devenir un serveur de messagerie Internet. D’ailleurs, pendant longtemps, les fonctions SMTP n’étaient pas intégrées aux serveurs d’entreprise comme Microsoft Exchange ou Lotus Notes. À l’inverse, dans un logiciel très complexe comme Sendmail, conçu pour un environnement TCP/IP, il est souvent difficile de discerner quels composants correspondent aux briques Internet et lesquels se chargent de formater le courrier et de l’acheminer dans le système local vers le bon utilisateur.Avec l’avènement du multimédia et la régionalisation des contenus, SMTP s’est vu ajouter des extensions Mime (Multipurpose Internet Multimedia Extensions) destinées à améliorer la transmission – parfois difficile lorsque les serveurs ou les passerelles sont mal configurés ou non conformes.D’autre part, le relais SMTP, initialement prévu pour permettre à des systèmes n’utilisant pas le même environnement réseau de relayer leur courrier, est vite devenu problématique. En effet, soucieux de décharger leurs propres serveurs ou de ne pas être repérés, des individus peu scrupuleux pouvaient facilement détourner ces serveurs relais pour des envois massifs de courriers.
Un protocole évolutif
Une version étendue de SMTP, baptisée ESMTP, y remédiant, a donc vu le jour en 1995, suivie d’autres fonctions d’authentification, comme l’accusé de réception (ETRN) et l’envoi de courriers à la demande (ATRN). La plupart des FAI et des opérateurs ont à présent installé ces fonctions sur leurs plates-formes et il est techniquement possible, mais en pratique pas toujours, pour une entreprise, voire pour un particulier, d’héberger son propre serveur de messagerie SMTP derrière une liaison RNIS ou un accès par modem.
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