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Les serveurs de messagerie dédiés manquent de crédibilité

Malgré leurs multiples fonctions, les serveurs de messagerie dédiés sont handicapés par leur jeunesse. Les entreprises hésitent à investir dans ce type de matériel encore peu connu.

Selon Dataquest, en 2004, les serveurs dédiés auront remplacé les serveurs généralistes de milieu de gamme affectés au stockage des données (lire Décision Micro & Réseaux n?’ 437). De même, les serveurs de messagerie dédiés devraient conna”tre un réel succès. Côté utilisateur, la satisfaction semble effectivement au rendez-vous. “Auparavant, nous avions un serveur de messagerie Exchange, dont l’administration et le paramétrage sont assez complexes. L’interface web de l’ExtendNet 4000 d’Extended Systems surmonte complètement ces difficultés. Il est très facile d’ajouter ou de retirer un utilisateur. Nous n’avons plus besoin d’appeler systématiquement notre hébergeur pour créer une nouvelle adresse “, explique André Perceval, responsable informatique de l’Institut national des jeunes sourds de Chambéry.

“Nous n’avons eu besoin que d’une formation très rapide sur le Qube 2 de Cobalt Networks pour être totalement autonome “, constate Martine Tannê, responsable du système d’information de Duarib. Quant à la maintenance, la stabilité du noyau Unix des serveurs dédiés assure un minimum d’interventions. “Nous l’avons mis dans un coin et nous ne nous en occupons plus “, affirme André Perceval. Facilité d’utilisation, fiabilité du système d’exploitation, le tout pour un prix modique, puisque l’investissement pour les deux entités a été limité à 15 000 F ht (2 287). Les serveurs dédiés auraient-ils donc tout pour séduire ? Peut-être pas. En effet, malgré l’optimisme des constructeurs et des analystes, les offres proposées commencent seulement à intéresser les PME, pourtant directement concernées par ce type de serveur.
Ces entreprises de moins de 200 personnes hésitent encore à abandonner l’hébergement de leur messagerie. Le rapatriement du service en interne signifiant des coûts de maintenance supplémentaires et, surtout, l’acquisition de nouvelles compétences. Certains estiment que les serveurs tout-en-un sont des matériels de bas de gamme et remarquent qu’une architecture traditionnelle (basée sur un serveur Exchange, par exemple) offre plus de possibilités de paramétrage et reste plus performante qu’un serveur dédié.

Des offres encore méconnues des PME

Les entreprises hésitent également à choisir des solutions moins connues, face à des serveurs comme Exchange. De plus en plus de fonctions sont pourtant disponibles sur les serveurs dédiés : serveur web, routeur, coupe-feu, réseau privé virtuel. “Mais ces options sont très difficiles à vendre. Il faut encore attendre six mois pour que les entreprises soient réellement intéressées “, juge Olivier Maréchal, responsable des solutions Internet et sécurité réseau de la SSII Infolution. Et de citer le nombre d’adresses gérées par les serveurs dédiés (200 au maximum), la nécessité de posséder une connexion à Internet permanente ou encore de s’équiper d’un routeur lorsqu’il n’est pas intégré. Olivier Maréchal évoque le cas d’une société qui souhaitait s’équiper de plusieurs accès à Internet au niveau national tout en conservant un intranet sur un réseau Frame Relay, d’une solution de messagerie centralisée, de fonctions Internet sécurisées et de Web-to-Host. “A priori, quelques serveurs dédiés pouvaient parfaitement convenir. La société souhaitant un accès permanent par ligne spécialisée, il fallait donc y ajouter un routeur, puisque le routeur intégré ne gère que RNIS. Le budget atteint était plus élevé qu’avec une solution plus classique et pourtant plus sécurisée.”

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STÉPHANIE RENAULT