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Les sénateurs s’attaquent au ‘ happy slapping ‘

Un rapport du Sénat préconise que celui qui filme une agression violente et qui la diffuse soit poursuivi en tant que complice de l’auteur.

On savait déjà que le ‘ happy slapping ‘ (la ‘ gifle joyeuse ‘) n’était pas un jeu, mais le Sénat veut siffler la fin de la récré. Dans un rapport de la commission
des Lois relatif au projet de loi sur la prévention de la délinquance, les sénateurs veulent en finir avec cette pratique en accentuant les sanctions encourues. Le happy slapping consiste, pour rappel, à filmer avec un téléphone
mobile une personne agressée par surprise, puis à faire circuler la vidéo.Selon le Sénat, ‘ Cela dépasse la simple gifle et peut même, dans certains cas, aboutir au décès de la victime ou concerner des viols. ‘ En conséquence, pour la commission des Lois,
‘ il apparaît donc nécessaire de sanctionner le comportement de celui qui filme des agressions en prévoyant qu’un tel comportement constituera une forme particulière de complicité d’actes de tortures, de viols et d’agressions
sexuelles. ‘
Ces faits seraient donc assimilés à des actes de complicité et non plus, comme aujourd’hui, à de la ‘ simple ‘ non-assistance à personne en danger. L’idée est de réprimer celui qui enregistre et diffuse les
images d’une agression, comme les auteurs des violences elles-mêmes. Dans cette hypothèse, les circonstances aggravantes encourues, comme celles liées à la qualité de la victime, seraient applicables, précisent les sénateurs.

‘ Les jeunes n’ont pas toujours conscience de ce qu’ils font ‘

Pour le président de la Fédération des conseils de parents d’élèves des écoles publiques (FCPE), Farid Hamana, ‘ Avant la répression il y a l’éducation. Le dispositif répressif (non-assistance à personne en
danger) est aujourd’hui suffisant,
estime-t-il. Et d’ajouter : Il y a une véritable responsabilité des médias dans le phénomène du happy slapping tel qu’il a pris forme
outre-Manche. ‘
‘ Tout commence souvent par des gamins qui se filment entre eux. C’est une population de jeunes qui ne connaissent pas la loi et qui n’ont pas toujours conscience de ce qu’ils font. Dans cette perspective, le
dispositif actuellement envisagé est tout à la fois disproportionné et excessif ‘,
estime Farid Hamana.La clé de la lutte contre des phénomènes tels que le happy slapping se situerait donc à l’école ‘ où l’on fait souvent signer des chartes de bonne conduite aux élèves sans leur expliquer ce
qui est interdit et ce qui ne l’est pas. Il faut avant toute chose informer les enfants sur ce qu’il ne faut pas faire ‘,
conclut le président de la FCPE.

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Philippe Crouzillacq