L’effritement du marché de l’informatique n’a pas d’effet direct sur la croissance des salaires. C’est le premier enseignement à tirer de l’étude du cabinet Oberthur Consultants, réalisée auprès de deux cent cinquante entreprises en septembre 2001. Le second, plus révélateur, est une forte diminution du taux de mobilité des salariés dans les sociétés de services informatiques.
Des salaires moins attrayants dans quelques mois
“Les SSII servent de “tampon” sur le marché de l’emploi informatique, résume Pascal Poiget, directeur général du cabinet. La forte diminution du turnover se traduit par un recrutement de jeunes diplômés en stand-by.” Le taux de mobilité dans les SSII a ainsi fortement chuté, passant d’un chiffre record de 19,6 % en mars dernier à 14 % en septembre, ce qui laisse présager un retournement de tendance sur le marché de l’informatique. “La baisse de la mobilité professionnelle entraîne une pratique salariale moins attractive, poursuit Pascal Poiget. Mais l’effet ne sera pas visible avant quelques mois.” Le taux de mobilité reste néanmoins constant et élevé pour l’ensemble des entreprises (10,2 % en septembre, contre 10,7 % en mars 2001). Il demeure toujours inhabituel dans les sociétés de services pour certaines catégories de professionnels dont la pénurie reste forte. Ainsi, le turnover des consultants est de 24,2 %, celui des commerciaux de 25,1 %, tandis que le taux de mobilité des experts atteint 20,9 %.
Les analystes d’exploitation ont la cote
Côté salaires, on ne remarque pas, pour l’instant, l’impact du retournement du marché informatique. Au contraire, on assiste toujours à une surchauffe : l’augmentation moyenne annuelle, à poste identique, est en effet de 5,7 % en septembre 2001 contre 4,8 % en mars. Dans les entreprises utilisatrices, les fonctions bénéficiant de hausses de salaire importantes sont celles de directeur informatique et d’expert en organisation ou en étude et développement. Les analystes d’exploitation, que les entreprises recherchent toujours activement pour rationaliser les coûts et exploiter les nouveaux systèmes mis en place lors de la période “an 2000”, profitent eux aussi des largesses de leurs employeurs. A contrario, la rémunération des spécialistes en réseaux-télécoms, autrefois en très forte augmentation, semble aujourd’hui stabilisée. Chez les fournisseurs informatiques, les consultants et les commerciaux bénéficient des hausses de salaire les plus importantes.
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