Erreur humaine ou exercice (réussi) d’intrusion dans un système informatique : il est encore difficile de savoir ce qui s’est réellement passé samedi 2 juillet 2005 entre 20 h 30 et 24 h 00 sur le site
Internet de l’académie de Rouen. Mais une chose est sûre, les déboires informatiques du rectorat ont fait le bonheur de plusieurs centaines de lycéens qui ont pu consulter les résultats de la session 2005 du baccalauréat, deux jours avant leur date
de publication officielle (prévue ce lundi 4 juillet).Pour sa part, le rectorat de Rouen affirme qu’il y a bien eu intrusion du site Internet sécurisé de l’académie, puis diffusion rapide par SMS des paramètres permettant de déjouer les codes d’accès au service. Le directeur de cabinet du
recteur, Jacques Neyt, a indiqué à l’AFP qu’une enquête interne était en cours et qu’une plainte avait été déposée auprès de la police judiciaire. Le rectorat dispose de la liste des personnes qui se sont connectées ce jour-là grâce à leurs
références laissées sur le site, a fait savoir l’académie de Rouen.
Une marchandisation des résultats du bac
Pour Philippe Laudou, représentant de l’antenne rouennaise du Snes (Syndicat national des enseignants du second degré), s’il y a eu couac, c’est avant tout parce que l’Education nationale avait décidé cette année, malgré les multiples
recommandations qui lui avaient été faites, de différer de deux jours la publication officielle des résultats de l’examen. ‘ D’habitude, quand un jury délibère le mardi matin, le soir même les résultats sont affichés au
public. Or cette année, alors que les délibérations étaient closes depuis vendredi 1er juillet, il fallait attendre le lundi matin. ‘Par ailleurs, si le rectorat évoque la possibilité de ‘ déjouer les codes d’accès ‘, une formulation qui fait penser à un travail d’expert, il semblerait plutôt que la consultation du site
ait été ouverte à toute personne au courant des déboires du site Internet de l’académie. ‘ La fille d’un collègue a vérifié ses résultats le plus simplement du monde ‘, confie un enseignant.
‘ Il est difficile de dire aujourd’hui s’il s’agit ou non dune erreur humaine ‘, explique Philipe Laudou.Le Snes dénonce par ailleurs une ‘ marchandisation rampante du baccalauréat ‘, à travers notamment des contrats de sous-traitance passés entre les rectorats et une société, France-Examen,
qui propose aux candidats de consulter leurs résultats sur son site Internet moyennant une inscription préalable de trois euros.
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