D’une main, le responsable de la production tourne un robinet pour faire couler les gigaoctets vers les interfaces de ses serveurs. De l’autre, il ouvre les vannes de son budget en fonction de ce qu’il consomme. Le reste – administration, évolutions technologiques et achat de capacités – est l’affaire de son fournisseur de services de stockage (Storage Service Provider – SSP), une nouvelle race de prestataires spécialisés dans l’externalisation du stockage. Selon Dataquest, ce marché représenterait de 8 à 11 milliards de dollars au niveau mondial en 2003, dont 2,2 milliards en Europe. Deux types d’entreprises sont essentiellement ciblés. D’une part, les jeunes pousses de l’internet, dont les besoins évoluent souvent par violents à-coups – parfois vers le bas. D’autre part, les grands comptes souhaitant limiter l’externalisation aux seules ressources de stockage, dont ils jugent les investissements difficiles à anticiper et l’administration trop lourde.
Des prestataires encore peu nombreux
Les SSP ne se bousculent certes pas au portillon, mais ils confirment aujourd’hui un engagement remontant à quelques mois. Ainsi, le Français Storage Telecom, né l’an dernier, vient de démarrer ses activités. Tandis que les Américains StorageNetworks et ManagedStorage débarquent en Europe – en Grande-Bretagne et en Allemagne pour le premier, et en Grande-Bretagne également, aux Pays-Bas et en France pour le second. Facturées selon les espaces de stockage et les niveaux de service, leurs offres sont conçues pour tenir compte de la faiblesse des débits des liens télécoms et de la prudence des premiers clients. Ainsi, ces trois SSP mettent d’abord en avant des services liés à la sécurité des données, tels que sauvegarde et réplication distante. Des copies différentielles et des mises à jour au fil de l’eau limitent alors le trafic sur le réseau. ManagedStorage se distingue par un service d’archivage, avec prise en charge de l’indexation.Les trois prestataires proposent en outre des services de type NAS – accès à un serveur de fichiers – et SAN – accès à des espaces de stockage à la demande. Toutefois, cette offre de SAN, qui permet théoriquement une externalisation globale du stockage, ne peut pas toujours être délivrée à distance. Ainsi, Storage Telecom n’y parvient guère que sur Paris et la petite couronne, via des liaisons Fibre Channel sur fibre noire, avec des débits de 10 Mbit/s à 1 Gbit/s. Dans la plupart des cas, le prestataire n’aura d’autre choix que d’aller sur le site de son client. Storage Telecom est prêt à le faire lorsque l’infrastructure de ce dernier est hébergée dans le ” datacenter ” (centre de données) d’un opérateur. Tandis que ManagedStorage s’engage à installer ses baies de disques et son SAN chez le client, même si celui-ci héberge lui-même ses serveurs.
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