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Les réseaux radio Ad-hoc au c?”ur du projet Safari

Les réseaux sans fil peuvent fonctionner en mode infrastructure ou Ad-hoc. Dans ce dernier cas, le mobile est à la fois un terminal et un routeur pour ses voisins.

Le sans-fil représente l’un des moyens traditionnels d’étendre les réseaux filaires, tout en favorisant la mobilité, thème à la mode. La téléphonie cellulaire (GSM et GPRS aujourd’hui) et son interopérabilité avec le réseau téléphonique
commuté et l’Internet en constituent un exemple. Wi-Fi en mode infrastructure joue le même rôle dans les réseaux d’entreprise pour la transmission de données. Mais, dans ce dernier cas, la couverture est limitée du fait de la faible portée des
points d’accès et des terminaux. D’où l’idée d’étendre cette couverture grâce aux réseaux Ad-hoc.Dans cette topologie, les mobiles (téléphones, assistants personnels ou PC portables) sont à la fois des terminaux (émission et réception des données) et des n?”uds de routage pour les mobiles voisins. Ces réseaux gardent un lien avec
les réseaux fixes via des passerelles. Le développement à grande échelle des réseaux Ad-hoc est le but du projet Safari (Services Ad hoc/Filaires : développement d’une Architecture de Réseaux Intégrée), lancé par le RNRT (Réseau national de la
recherche en télécommunications).

Des services véhiculés par IPv6

L’infrastructure radio de transport s’appuiera sur la norme 802.11x. Toutefois, on peut imaginer d’autres technologies en complément, comme Bluetooth. ‘ En fait, l’enjeu se situe au niveau du protocole de
routage,
souligne Laurent Reynaud, responsable du projet chez France Télécom R&D. Celui-ci doit être capable de maintenir cohérent le maillage d’un réseau, dont la configuration change perpétuellement avec l’arrivée et
le départ aléatoires de mobiles dans le réseau. En outre, les performances des liens radio sont fluctuantes. Enfin, dans ces conditions difficiles, il faut assurer une qualité de service satisfaisante. ‘
Autant de différences avec les réseaux IP classiques. Les protocoles de routage traditionnels comme OSPF ou IS-IS ne sont plus appropriés. L’équipe de Safari travaille donc sur un nouvel algorithme : OLSR (Optimized Link State
Routing Protocol), développé par l’Inria. ‘ Son optimisation constitue l’une des grandes difficultés du projet, poursuit Laurent Reynaud. Un exemple : les mobiles n’ont pas vocation à être des
routeurs, et le calcul des routes ne doit pas s’effectuer au détriment de leurs tâches de terminaux. ‘
La taille de chaque réseau ne pourra excéder une centaine de n?”uds. Dans un ensemble de terminaux plus important, des sous-réseaux seront constitués, qui communiqueront entre eux et via des passerelles. Les choix techniques
d’architecture en sont encore au stade de l’étude. Les services disponibles sur ces réseaux sont aussi en cours de définition. On sait seulement qu’ils seront véhiculés par IPv6, qui offre une grande souplesse dans l’adressage et s’adapte mieux à la
mobilité.Démarré en mars dernier, le projet Safari s’étalera sur une trentaine de mois. Une maquette de démonstration existe au centre FT R&D de Lannion. Une seconde est prévue à la SNCF, intéressée par ce projet. Elle y voit un moyen de
couvrir par réseau radio, les vastes étendues que sont les gares – en particulier pour son personnel.

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Jean-Pierre Soulès