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Les réseaux publics convergeront sur IP

Un opérateur n’a plus d’avantage économique à administrer deux réseaux distincts, l’un dédié à la téléphonie et l’autre réservé aux données. D’autant que les équipements TDM conçus pour les réseaux à commutation de circuits s’avèrent encombrants, propriétaires sur le plan des logiciels applicatifs et complexes à superviser.

Certes, les coûts des équipements TDM diminuent. Mais les chiffres d’affaires que les opérateurs tirent des services purement téléphoniques s’amenuisent encore plus rapidement.Dans ces conditions, seules les architectures de réseaux télécoms “convergents” pourront garantir une baisse des coûts d’exploitation et des investissements matériels, tout en générant de nouvelles sources de revenus grâce à des services innovants, associant voix et données.Les nouveaux services VoDSL devraient encore accélérer cette transition. Ils permettent en effet aux opérateurs d’offrir de multiples communications téléphoniques simultanées sur ATM ou sur IP via un seul accès xDSL. A terme, 60 % du trafic vocal pourraient être générés par ce type de service. Les réseaux mobiles de 3e génération accentueront ce phénomène, car ils pourront acheminer sur IP également les communications vocales de leurs abonnés.La téléphonie en mode paquet permet en effet des gains de plus en plus appréciables. Dès aujourd’hui, le coût par port au niveau d’un commutateur peut être de 50 % plus faible qu’en mode circuit. Cette différence ira en augmentant, car les performances des composants pour la commutation de paquets doublent tous les dix-huit mois, alors que celles des composants TDM doublent tous les dix ans seulement. Quant aux coûts d’exploitation, ils sont dès à présent inférieurs de 45 %.Enfin, il y a l’encombrement physique. Les opérateurs y sont de plus en plus sensibles. Dès aujourd’hui, les commutateurs de paquets permettent un gain de 90 % ! Mais, il est évident que les opérateurs de réseaux publics ne vont pas mettre au rebut du jour au lendemain leurs commutateurs téléphoniques traditionnels, surtout s’ils ne sont pas encore amortis. Il faut donc leur proposer des équipements se raccordant à ces commutateurs et faisant le lien vers le mode paquet. Ils pourront ainsi router progressivement leur trafic voix vers leur infrastructure IP.C’est la démarche de Sonus Networks avec son commutateur ouvert de services GSX 9000. Cet équipement doit être associé à un softswitch, à des serveurs d’applications vocales et à une passerelle de signalisation SS7. L’opérateur peut alors faire évoluer son offre de services à la vitesse de l’Internet. Ce qui était l’affaire de plusieurs mois avec les équipements télécoms traditionnels ne devient plus qu’une question de jours, tout en profitant de délais de transit comparables.Le retard induit par la traversée de deux commutateurs GSX 9000, l’un en entrée, l’autre en sortie du backbone IP, n’excède ainsi pas 25 ms, alors que les normes internationales imposent un retard de bout en bout inférieur à 150 ms. Par ailleurs, au cas où la technologie sous-jacente n’est pas l’ATM, des routeurs MPLS peuvent désormais garantir sur le réseau d’infrastructure IP une qualité de service équivalente.Il est clair cependant que cette évolution de la téléphonie publique vers le mode paquet ne sera pas tirée par les équipementiers historiques, ni même par les fournisseurs d’équipements pour réseaux de données comme Cisco Systems. La voix sur IP pour grands réseaux d’opérateurs sera l’?”uvre de jeunes firmes comme Sonus Networks. Nous avons déjà quelques références outre-Atlantique comme Global Crossing et BellSouth. Nous pourrons annoncer des clients européens dès avant la fin de l’année (www.sonusnet.com).

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La rédaction