Deux cantines, pizzas, sushis, burritos, hamburgers… Sur le campus de Facebook à Menlo Park, il y a l’embarras du choix. « Tout est gratuit, sauf les sushis », explique un employé. C’est l’un des petits avantages offerts par le réseau social à ses employés. Facebook n’est pas le seul : dans la Silicon Valley, les repas gratuits sont devenus la norme. Aussi bien dans les grandes entreprises, comme Google, la référence en la matière, que dans les petites start-ups.
« Au début, les recrues potentielles me regardaient bizarrement quand je leur disais que nous n’offrions pas de repas gratuits », se souvient un entrepreneur français installé dans la région, qui a depuis dû s’y mettre. Engagé dans une lutte pour conserver ses talents, Yahoo a également franchi le pas l’an passé, suite à l’arrivée de Marissa Meyer au poste de PDG. Le portail Internet offre désormais trois repas par jour à ses salariés
“Une question d’égalité de traitement”
La généralisation de cet avantage hors salaire commence à sérieusement intéresser l’IRS (Internal Revenue Service), l’administration fiscale américaine. Selon le Wall Street Journal, ses services étudieraient une éventuelle fiscalisation des repas gratuits, les considérant comme une partie intégrante de la rémunération des salariés. Ils apparaîtraient alors sur les fiches de paie et seraient soumis aux mêmes taux d’imposition fédéraux et locaux.
Sur la base d’un repas coûtant entre 8 et 10 dollars, cela représenterait entre 4 000 et 5 000 dollars par an ! Ce surplus doit théoriquement être supporté par les employés, dont les impôts sont directement prélevés à la source. Dans les faits, les entreprises devraient compenser cette somme en augmentant artificiellement la rémunération de leurs salariés pour s’assurer qu’ils ne soient pas perdants.
Compte tenu de l’ampleur de cette pratique dans la Silicon Valley, mais aussi dans les autres pôles d’innovation technologiques, notamment New York, une telle mesure rapporterait plusieurs centaines de millions de dollars par an. Une broutille, selon ses détracteurs, en comparaison à des recettes fiscales proche des 3 000 milliards de dollars. « C’est avant tout une question d’égalité de traitement entre l’ensemble des salariés », répond un avocat cité dans le Wall Street Journal.
Une rémunération ou un service rendu aux employés ?
Pour éviter de payer, la Silicon Valley devra prouver que les repas gratuits ne représentent pas une rémunération hors salaire, mais un service rendu aux employés dont elle bénéficie également. Dans ce cas de figure, la réglementation américaine permet aux entreprises d’être exonérées d’impôts.
L’argument est simple : en fournissant des repas gratuits, les entreprises et start-ups encouragent leurs salariés à rester plus longtemps sur leur lieu de travail. Surtout, cela renforce la culture de collaboration et d’interaction entre les employés. « Nous encourageons nos salariés à quitter leurs bureaux pour rencontrer et échanger leurs idées avec des personnes d’autres services », explique-t-on chez Google. Un moyen, selon le moteur de recherche, de stimuler la créativité et l’innovation.
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