Les jeunes pousses imitent les grandes entreprises. À l’approche des assemblées générales, beaucoup d’entreprises de la net économie (Cyberdeck, Keyrus Progiware, Prologue Software) multiplient les programmes de rachats d’actions. Autorisée en France depuis 1998, cette pratique a fini par entrer dans les m?”urs financières.
Tirer le cours vers le haut
À l’origine, les rachats d’actions avaient pour but de préserver l’intérêt des actionnaires. La technique, pour les entreprises qui disposent d’une importante trésorerie, revient à racheter en Bourse ses propres actions (pas plus de 10 % du capital) et à les annuler. Cela a pour effet mécanique d’augmenter le ratio fétiche des analystes qu’est le bénéfice net par action (BNPA). L’augmentation du BNPA est très appréciée par les marchés. Ce dernier permet en effet de calculer le PER (Price Earning Ratio, rapport cours/bénéfice) afin d’évaluer la valeur d’une entreprise. C’est pourquoi une telle opération est presque toujours suivie d’une hausse boursière. Il n’est donc pas étonnant qu’actuellement, beaucoup de sociétés recourent à cette technique pour stimuler des cours désespérément plats.Ainsi, Prologue Software (développement de logiciels systèmes) prévoit un rachat d’actions portant sur 3,42 % de son capital. L’opération se déroulera sur un an et demi et elle atteindra un montant maximal de 15,4 millions d’euros. le fournisseur d’accès Wanadoo prévoit de racheter jusqu’à 145 millions de titres dans les dix-huit mois à venir. Déjà, l’an dernier la filiale de France Telecom avait remis la main sur près de 7 millions de titres. Mais, soutenir les cours en Bourse pour réconforter des actionnaires désappointés ne constitue pas l’unique objectif d’un programme de rachat.
Récupérer les actionnaires
Ainsi, Cyberdeck (bornes interactives dans les lieux publics) va réaliser un rachat de 10 % de son capital dans un but bien précis. Les actions rachetées ne seront pas annulées afin d’augmenter le bénéfice par action. Au contraire, elles viendront grossir le capital de l’entreprise.Le motif d’une telle opération ? “Nous envisageons des acquisitions. Ces dernières se feront par échange d’actions“, déclare ainsi François Vincent-Genod, directeur général adjoint de l’entreprise. Les rachats d’actions sont donc aussi un moyen de financer de la croissance externe. La période de déprime boursière est propice à ce montage financier. Il n’est pas étonnant que la COB (Commission des opérations de Bourse), ait visé 182 programmes depuis le début de lannée.
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