“Nous investissons sur les secteurs en lesquels nous croyons : le marché des Mems est l’un d’entre eux “, explique Pascal Voulton, directeur d’investissement chez Sofinov. La filiale de la Caisse de dépôts et de placements canadienne, qui gère quelque 120 milliards de dollars canadiens (environ 91,7 milliards d’euros) d’actifs, suit le secteur des Mems (les Micro Electro Mechanical Systems, systèmes micro-électromécaniques) depuis deux ans. Elle a investi dans plusieurs sociétés capables d’entrer en phase de production. Sofinov participe aujourd’hui à la levée de fonds de 31 millions d’euros de PHS Mems, en compagnie d’ETF Group, de Thalès Corporate Ventures, de Finove, du groupe IDI, d’Innovafrance et d’Axa Private Equity.Mems. Ce mystérieux acronyme désigne des composants ultraminiaturisés, qui combinent des fonctions de détection, de commande et de traitement du signal. Ces formes de puces électroniques trouvent des applications de plus en plus fréquentes dans l’électronique grand public, l’informatique, les télécoms, la domotique.Si ces petites bêtes intéressent les capital-risqueurs, c’est qu’elles permettent des gains de performances, ainsi que des réductions de coûts et de temps de fabrication. À tel point que le secteur s’apparente pour beaucoup à une terre promise. Une étude du cabinet américain Cahners In-Stat révèle que le marché des Mems devrait représenter 8,4 milliards d’euros d’ici à 2004. PHS Mems se contentera ” d’une petite part du gâteau “, puisque la société table sur un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros en 2005. Les prévisions des analystes suffisent-elles à expliquer l’engouement des capital-risqueurs pour cette société ?
Un Grenoblois atypique
Pour Pascal Voulton, les cycles d’investissement ne sont pas un problème : “ Les hauts et les bas du marché boursier n’affectent pas le capital-risque, car ils ne diminuent en rien les fondamentaux des entreprises. ” Sofinov évoque également le positionnement atypique de PHS Mems pour expliquer sa participation (un quart du capital à égalité avec Axa Private Equity). Alberto Martorell, le président du directoire PHS Mems souligne : “Créée en 1998, notre société produit des structures qui, mises bout à bout, forment des composants télécoms. En restant en amont de la chaîne, nous choisissons de ne pas entrer en concurrence avec nos clients potentiels : fournisseurs de composants optiques, semi-conducteurs, ou équipementiers tels Nortel ou Alcatel. ” D’ailleurs, dans le petit monde des composants Mems, on laisse entendre que le Grenoblois ne serait guère plus qu’une grosse usine et on s’étonne devant cette capitalisation.Pourtant un autre acteur français, Memscap, a levé 100 millions d’euros lors de son introduction sur le Nouveau Marché, en mars. En choisissant la Bourse plus que linvestissement privé, Memscap parie sur la notoriété et entend être un acteur de la consolidation à venir sur le secteur. Doit-il craindre la concurrence directe de PHS Mems ? À quoi vont servir les 31 millions de la levée de fonds ? Certainement pas à construire une usine que PHS possède déjà ! Reste la recherche qui, selon Alberto Matorell, bénéficiera de larges investissements.
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