A côté de leurs sites institutionnels, les entreprises multiplient maintenant les plates-formes, avec, chacune, leurs responsables et chefs de projet respectifs, pour coller à l’utilisateur. Dans ce contexte, il est de plus en plus difficile de définir le rôle du webmestre dans la stratégie internet. “Aujourd’hui, le business investit les sites web. Les directeurs généraux ont des managers e-business et des équipes dédiées issues de divers départements. Ce sont eux nos interlocuteurs comme chefs de projet clients “, constate François Petavy, directeur de projet chez Agency. com. Cet éclatement s’explique aussi par l’informatique.“Nous avons deux plates-formes, un site internet géré par la communication et un intranet. Les deux sont complètement dissociés, en terme d’hébergement, de services et d’administration “, détaille Alain Maury, directeur adjoint à la DI du bureau d’études Ingérop. Le service formation d’EDF-GDF, qui met sur son intranet un module de publication à la disposition des utilisateurs, s’interroge même sur la vocation future de son webmestre. C’est le chef de projet fonctionnel, Jean Ripoll, qui assure actuellement la cohérence de l’intranet, sans s’inquiéter de l’informatique : “Nous nous sommes affranchis de la technique avec les outils mis en place.”Pour l’intranet de la Maaf, c’est la DRH qui fait office de maître d’ouvrage. Plusieurs cowebmestres délégués à la communication interne veillent simplement, là aussi, à la cohérence internet-intranet. Dernier exemple à France Télécom Formation. Le champ d’intervention de ses webmestres s’est restreint au fil du temps. Initialement techniciens, conseillers en pédagogie auprès des concepteurs de cours en ligne et intégrateurs, ils ne sont plus qu’intégrateurs. “Maintenant, les chefs de projet sont experts dans un domaine. Ils n’ont plus besoin de leurs conseils “, admet Christophe Lamort, consultant chez France Télécom Formation. Seul dénominateur commun : la supervision. Un terme assez vague, qui va du respect de la charte graphique à l’adéquation du contenu avec les utilisateurs concernés. En ce sens, ils peuvent avoir la main sur l’évolution du cahier des charges. Mais cela suppose des connaissances plus métier qu’informatique. Ainsi, à l’Apec (Agence pour l’emploi des cadres), le support aux utilisateurs n’est plus assuré par les webmestres, mais par les services informatique (pour la technique), communication (pour la charte graphique) et marketing (pour la stratégie). “Ils peuvent encore intervenir dans le choix des outils, tempère Rick Walker, directeur des opérations chez Médiassociés, distributeur d’outils de publication. Mais ces outils qu’ils recommandent vont leur retirer du travail.”
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