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Les progiciels peinent à s’ouvrir aux échanges interentreprises

Le constat effectué lors des Electronic Business Days est clair : pour l’heure, peu de progiciels de gestion intégrée sont en mesure de dialoguer, de façon transparente, entre eux et avec les autres briques logicielles d’un système
d’information.

Ayant vécu durant des années dans leur pré carré, les spécialistes de l’ERP (Enterprise Resources Planning)font face depuis près de deux ans à la réalité du marché : sans produits capables de dialoguer avec d’autres applications,
par le biais de XML et des services Web notamment, ces éditeurs prennent le risque de se retrouver cantonnés à leur base installée, et de décliner à terme.’ La stratégie d’ouverture est générale chez les éditeurs de progiciels. Elle représente pour eux une nouvelle possibilité de croissance, et la façon de ” sortir ” des murs de
l’entreprise
‘, confirme Jérôme Bricout, directeur de l’activité conseil du CXP.’ Cependant, les services Web connaissent un développement moins important que prévu à l’époque où le commerce électronique promettait beaucoup. Echaudées, les entreprises préfèrent en effet améliorer la
communication avec leurs partenaires existants – par le biais de XML et de l’EDI – que de chercher à gagner de nouveaux clients ou à faire du transactionnel via les
services Web
‘, poursuit Jérôme Bricout.

Des applications interconnectables

Partie avec un temps de retard dans la course à l’ouverture, SAP a réagi en annonçant, le 18 janvier, sa nouvelle orientation vers les ‘ cross applications ‘ (ou applications composites) et la plate-forme
d’intégration qui la sous-tend :
Netweaver.’ Aujourd’hui, un produit comme SAP doit être capable de fonctionner avec l’extérieur ‘, reconnaît Jean-Michel Franco, responsable marketing solutions de SAP France.
Notre volonté est de dissocier les applications de leur intégration, et de rendre celle-ci la plus homogène et standardisée possible, de la ” progicisialiser ” en quelque
sorte.
‘De fait, la nouvelle version SAP R/3 Entreprise de l’éditeur s’appuiera, de façon native, sur les standards XML afin, en théorie, de raccourcir les délais de déploiement en entreprise. ‘ Notre marché futur
résidera principalement dans l’intégration d’applications connectées
‘, affirme le responsable de SAP France. Netweaver devant, au fur et à mesure des composants fournis, permettre d’intégrer les processus (BPM, EAI), les
données (contenus, décisionnel) et les personnes (portails, mobilité, travail collaboratif).

Oracle mise sur les standards du W3C

Oracle pour sa part insère des outils de développement XML depuis un an et demi, tant dans son offre Oracle 9i Jdevelopper que dans Oracle 9i Application Server (doté d’un moteur SOAP). ‘ Les services Web
représentent pour nous un Eldorado technique
‘, déclare Laurent de Lavarene, responsable marketing des serveurs d’applications chez l’éditeur. ‘ C’est une occasion importante de standardiser les
applications, de coder simplement les procédures d’échanges et de les faire circuler au travers du Web.
‘Il regrette cependant que de grands éditeurs cherchent à breveter des technologies autour des services Web, plutôt que de jouer le jeu des standards sous la houlette du W3C. ‘ Un standard n’est pas fait pour
gagner de l’argent. La valeur ajoutée d’un éditeur consiste à intégrer celui-ci dans ses applications, à automatiser son utilisation. Sinon, cela va à l’encontre des intérêts du client
.’

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Laurent Campagnolle