Officialisée fin avril, l’acquisition de la branche téléphonie mobiles de Nokia, pour plus de 7 milliards de dollars, se reflète déjà négativement dans les résultats financiers annuels de Microsoft publiés cette nuit. Entre avril et juin, le groupe de Redmond a ainsi vu son bénéfice opérationnel imputé de près de 700 millions de dollars en raison des mauvaises performances de l’ancien groupe finlandais.
Conséquence immédiate: les bénéfices de Microsoft ont reculé sur la période, qui constitue le quatrième trimestre de son exercice fiscal 2013/2014. Ils se sont élevés à 4,6 milliards de dollars, soit un repli de 7% par rapport à l’année précédente. Le chiffre d’affaires s’inscrit en revanche en hausse, à 23,4 milliards de dollars. Près de 2 milliards de dollars proviennent de l’ancien Nokia.
Ces premiers résultats post-acquisition prouvent que la route est encore longue pour Microsoft, qui a raté le tournant du mobile. Entre le 25 avril et le 30 juin, il n’a écoulé que 5,8 millions de smartphones Lumia. La majorité de ses ventes a, en plus, été réalisée sur le segment d’entrée de gamme, le moins rentable. Nokia a également écoulé 30,3 millions de téléphones non-Lumia, comme ceux de la gamme Asha que Microsoft souhaite désormais arrêter de produire.
Un plan social pour rendre l’entreprise plus agile
Le constat est encore moins reluisant sur le marché des tablettes. Entre avril et juin, les modèles Surface n’ont généré que 409 millions de dollars de recettes, contre 500 millions au cours des trois mois précédents. Comme d’habitude, Microsoft n’a pas dévoilé le nombre d’unités écoulées. Mais, compte tenu du prix de vente, ce nombre est bien inférieur au million.
Face à ces difficultés, Satya Nadella, le nouveau directeur général de l’éditeur de logiciel, a officialisé la semaine dernière la mise en place d’un plan social massif, le plus important de son histoire. 18.000 emplois seront supprimés, dont 12.500 au sein des anciennes équipes de Nokia. Ces suppressions de postes s’accompagneront d’une vaste réorganisation, ayant pour objectif de rendre la société plus réactive et moins bureaucratique.
La croissance soutenue par la bonne santé de l’activité cloud
Satya Nadella veut également réorienter Microsoft. Il espère convertir le géant en entreprise de « productivité et de plates-formes », centrée autour du mobile et du cloud. Si le retard accumulé sur le premier secteur est important, la société est cependant bien positionnée sur le cloud computing à destination des entreprises (Office 365, Azure…). « Notre stratégie agressive paie ses fruits, se félicite son patron. Le chiffre d’affaires du cloud destiné aux entreprises va encore doubler cette année ».
Bien qu’en hausse, ce chiffre d’affaires reste encore modeste: à peine plus de 5% de l’activité globale de Microsoft, toujours dominée par son système d’exploitation Windows et sa suite bureautique Office.
De manière plus globale, Microsoft reste une société extrêmement rentable. Sur l’ensemble de son exercice fiscal 2013/14, elle a engrangé 22 milliards de dollars de bénéfices, soit légèrement plus que l’année précédente. Et sa trésorerie dépasse désormais les 85 millards de dollars. De quoi voir venir !
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