Trouver sur Internet le bon matériau, celui qui répond aux contraintes techniques et financières qu’il s’est fixées, voilà une chose encore difficile à réaliser pour un architecte. Dans ce maquis d’informations que constitue le réseau des réseaux, aucun lien n’existe en effet entre son logiciel métier et les bases de données produits.Une lacune que pourrait bien combler le projet e-Lib, mené par le français BBSlama. Ce petit éditeur de logiciels spécialisé dans le génie climatique ?” il détient, avec un chiffre d’affaires de 5 millions de francs, la moitié du marché français ?” a déjà eu l’idée, il y a quelques années, de créer le CD-ROM Edibatec.Ce catalogue électronique, diffusé actuellement à près de huit mille exemplaires, réunit aujourd’hui une soixantaine de fabricants de la construction, couvrant le domaine du génie climatique (où il représente 30 % du secteur) à celui de l’électricité, avec des acteurs comme Schneider ou encore Legrand.
Première étape: élaborer un langage d’échange
Mais le créateur d’Edibatec veut maintenant aller plus loin en inventant une nouvelle génération de catalogues électroniques, adaptés aux besoins des multiples intervenants du secteur. Sachant que, pour des produits aussi complexes que les pompes, il est nécessaire de réunir une cinquantaine d’informations pour contenter tous les acteurs de la chaîne ?” du négociant à l’architecte, en passant par les installateurs. Du coup, le fabricant doit alimenter autant de bases de données différentes qu’il a d’interlocuteurs.C’est un véritable casse-tête pour les industriels, qui, à l’heure du commerce électronique, pressentent tout juste la nécessité de développer un langage d’échange entre les bases de données, les catalogues et les logiciels métier. Un premier jalon sera posé par BBS, qui prévoit, dans le cadre du programme Eurêka e-Lib, d’élaborer un catalogue universel en tenant compte des normes et des standards en cours.Dans cette perspective, l’éditeur prévoit de s’appuyer, d’une part, sur les résultats obtenus par les chercheurs du CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment), qui travaillent, notamment, sur les normes Step (standard d’échange en CAO). Et, d’autre part, sur les recherches du laboratoire d’informatique scientifique et industrielle de l’Ecole nationale supérieure de mécanique et d’aérotechnique de Poitiers (Ensma/Lisi), qui a contribué au développement de la norme P-Lib (ISO 13584), un langage de description d’échange des catalogues.” Notre démarche tient également compte de l’association IAI (International Alliance for Interoperability), que nous animons en France. Regroupant des éditeurs, parmi lesquels Microsoft et Autocad, l’IAI a pour objectif de standardiser la description des objets du bâtiment – un mur, par exemple “, indique Bruno Slama, professeur de mathématiques et consultant associé de BBS. Avec le soutien du ministère de l’Industrie et de l’Anvar, BBSlama compte développer des boîtes à outils pour que les éditeurs soient en mesure d’intégrer dans leurs logiciels métier des fonctions d’accès à son catalogue électronique et aux bases de données des fabricants.
Un projet intéressant pour les places de marchés
Pour ce faire, il s’est associé à l’un de ses compatriotes, la SSII Laurenti, et à un espagnol, Soft SA. Ce dernier, éditeur de logiciels pour les architectes et les entreprises de la construction, a conçu un format de catalogue multimédia, baptisé Presto, utilisé par cent cinquante fabricants espagnols. Les partenaires du projet se sont donné dix-huit mois pour aboutir à une première version. Trois personnes ?” à la fois informaticiens et professionnels du BTP ?” travaillent sur le projet. Ce catalogue électronique pourrait bien intéresser les futurs opérateurs de places de marché qui interviennent sur le secteur de la construction et souhaitent agréger le contenu de leurs propres catalogues.
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