Quel a été le produit ou la technologie la plus influente de l’année sur le marché des technologies grand public ? Une bien difficile question, à laquelle se sont efforcés de répondre les journalistes de 01net.com. À quelques heures du passage à 2022, nous vous proposons de revenir sur ce qui a le plus marqué l’année selon chaque membre de la rédaction. Bonnes fêtes !
MacBook Pro 14″ M1 Pro (Pierre Fontaine)
En 2021, Apple a lâché une bombe, le MacBook Pro 14’’. Pas tant par son design et sa finition que par le compromis quasi parfait entre encombrement et puissance qu’il offre. Presque ultraportable par sa compacité et son poids, et aussi par son autonomie extraordinaire, il offre les performances d’une station de travail, avec son SoC (qui intègre donc CPU et GPU) par défaut le M1 Pro, ou avec le M1 Max, en option
Son SoC éclipse les Core i7 et i9 (au moins ceux de 11e génération) et remplace avantageusement les cartes graphiques dédiées de milieu de gamme qui donnaient vie jusqu’à présent aux MacBook Pro. Il ne peut certes pas rivaliser avec des configurations portables à base de GeForce RTX Series 30, mais il a un autre atout dans sa manche. Il est capable de maintenir le même effort, branché au secteur ou sur batterie. C’est en soi une première, à ce niveau de performances.
D’autant qu’Apple a aussi corrigé des défauts. La connectique offerte est bien plus complète (HDMI et SDXC sont ainsi de retour). Sans parler d’améliorations, comme la dalle Liquid Retina XDR, ultra lumineuse et contrastée, grâce à la technologie mini-LED.
Assurément, un Mac d’exception, au rapport qualité/prix épatant et l’un des meilleurs produits de l’année.
Oppo X 2021 (Thomas Remilleret)
Quiconque suit le marché des smartphones assidument depuis quelques années sait qu’il est devenu compliqué d’innover dans le domaine. Depuis, les appareils pliants sont arrivés et se démocratisent grâce à Samsung. Reste que l’effet « wow » a longtemps été réservé aux efforts du constructeur coréen.
Pourtant, en début d’année, nous avons eu l’occasion d’essayer le Oppo X 2021. Certes dévoilé fin 2020, c’était la première fois que nous mettions la main sur ce surprenant appareil. Le smartphone de la marque chinoise est doté d’un écran déroulant capable de s’agrandir. En appuyant deux fois sur un bouton, le smartphone se transforme en tablette. On passe donc d’un écran de 6,7 pouces à une dalle 7,4 pouces à volonté, très rapidement.
Et c’est là où il devient très séduisant. Oui, déplier un Galaxy Z Fold n’est pas bien long. Mais on se rend vite compte que l’écran de façade comporte un défaut majeur : l’épaisseur du téléphone plié dans sa main. Ce n’est pas le cas chez Oppo. Qui plus est, la dalle “non déroulée” propose un écran de 6,7 pouces, là où Samsung se cantonne à 6,2 pouces. Enfin, terminé la pliure au milieu de l’écran, discrète quand on est en face, toutefois existante. Si le Oppo X 2021 n’est qu’un smartphone conceptuel, la technologie de l’écran déroulant existe et fonctionne. On a hâte qu’elle débarque sur le marché grand public.
Pixel 6 (Eric Le Bourlout)
Cela fait bien longtemps que Google tente d’exister sur le marché du smartphone… Et il aura fallu attendre 2021 pour qu’il offre enfin un produit crédible à opposer aux iPhone d’Apple. Le Pixel 6 embarque non seulement le premier SoC maison de Google (Tensor), sans doute le premier d’une longue série, mais aussi tous les raffinements que l’on attend d’un smartphone haut de gamme.
C’est nouveau : sur ces modèles précédents, Google nous avait habitué à toujours rogner sur certaines specs. Cette fois, c’est un all-in, et à vrai dire une franche réussite technologique, car ce hardware béton sert une partition logicielle unique. Il y a d’abord Android 12, clean, rapide, épuré, loin des surcouches mal fichues, remplies de bloatware, que l’on retrouve trop souvent sur Android.
Et puis il y a des fonctions uniques, qui font de ce smartphone un produit plus pratique que les autres. La partition photo, bien entendu, et ses outils de capture et d’édition avancés. Mais aussi son dictaphone intelligent, qui transcrit l’enregistrement à l’écrit, ou encore sa fonction de filtrage d’appel… Bref, un excellent hardware au service d’un software sans égal.
Yubikey Bio (Gilbert Kallenborn)
C’est une promesse que l’on nous fait maintenant depuis quelques années : l’authentification sans mot de passe. Nous sommes nombreux à nous battre tous les jours avec ces satanés codes et la perspective de pouvoir s’en débarrasser est réjouissante. La clé de sécurité Yubikey Bio, qui comporte un lecteur d’empreintes digitales intégré, donne enfin un avant-goût de ce futur paradis. Nous l’avons testé avec les services Microsoft et jamais la connexion n’a été aussi simple. Il n’y a aucun code à saisir, même pas éphémère. Un vrai bonheur.
Sur le plan matériel, cette clé est également remarquable. Elle intègre deux éléments sécurisés pour pouvoir protéger au maximum les données biométriques de l’utilisateur. Malheureusement, Microsoft est un peu le seul fournisseur de services grand public à proposer une authentification sans mot de passe. L’utilité de la clé Yubikey Bio est donc encore assez limitée. Il faut attendre que le standard FIDO2 soit plus largement adopté. Mais ce n’est qu’une question de temps.
MacBook Air M1 (Amélie Charnay)
J’ai acheté le MacBook Air M1 13,3 pouces CPU 8 cœurs et GPU 8 cœurs il y a quelques mois et je me félicite tous les jours de cet achat. Je n’avais jamais eu en mains un produit à la fois aussi fin et puissant. Compact et léger, je peux le glisser dans mon grand sac en bandoulière du quotidien pour partir en reportage. Son écran est toutefois suffisamment grand pour regarder un film confortablement, d’autant qu’il ne fait pas de bruit. Quand je télétravaille, je le prends d’une main pour me déplacer rapidement d’une pièce à l’autre si je dois m’isoler pour une visioconférence. Je lance Photoshop et Premiere Pro en même temps sans aucune lenteur de fonctionnement.
La cerise sur le gâteau, et sur laquelle je n’avais pas forcément misée au départ, c’est son autonomie exceptionnelle qui permet de rester plus d’une journée de travail sans le recharger. J’espère le garder et le faire durer le plus longtemps possible.
Processeurs Intel Alder Lake (François Bedin)
Intel a présenté le 4 novembre sa douzième génération de processeurs Core et elle constitue une petite révolution. Elle s’inspire en effet des puces utilisées dans les smartphones et comporte deux types de cœurs différents. Les cœurs orientés performance (P-core) sont dotés de la microarchitecture Golden Cove et sont adaptés aux tâches intensives, par exemple le montage vidéo.
Mais les nouvelles puces comportent également des cœurs orientés efficacité (E-core), dotés de la microarchitecture Gracemont. Utilisés par exemple pour les tâches en arrière-plan, ils sont conçus pour consommer le moins d’énergie possible. En combinant ces deux types de cœurs, Intel peut ainsi offrir de la puissance, mais aussi une consommation plus réduite dans un environnement multitâche. Le constructeur a déjà dévoilé ses nouveaux processeurs pour machines de bureau, avec au maximum 8 P-core et 8 E-core, et va également proposer des puces pour les ordinateurs portables et ultraportables.
Puces Apple Silicon (Nicolas Lellouche)
Qui aurait imaginé qu’Apple réussisse avec autant de réussite son passage à une architecture ARM ? Un an après avoir lancé les premiers Mac M1, Apple a quasiment terminé sa transition (il ne lui reste que les grands iMac et le Mac Pro à mettre à jour, ce qui viendra vraisemblablement en 2022). La réussite de cette transition n’est pas qu’organisationnelle. Apple a réussi le rare exploit de réaliser un sans faute pour une première génération. Les Mac équipés d’une puce Apple Silicon sont plus puissants que leurs prédécesseurs Intel, beaucoup plus endurants et incroyablement silencieux. Même l’émulation des logiciels x84/x64, via Rosetta 2, ne pose aucun problème aux nouveaux ordinateurs de la marque californienne. Une réussite impressionnante qui ouvre une nouvelle ère pour le Mac et qui, pour l’instant, laisse l’écosystème Windows derrière. On dit qu’Apple n’innove plus, ce passage à Apple Silicon illustre le contraire.
Alors que Sony et Canon se sont montrés très agressifs ces deux dernières années en matière d’innovations technologiques (8K, super rafales, ultra basses lumières, super définitions, etc.) Nikon semblait être endormi… et s’est réveillé avec son Z9, un appareil photo sans aucune concession. Et pour cause : plus loin et plus fort que les Alpha A1 et autre EOS R5, le Nikon Z9 fait une offre technologique totale et quasiment parfaite sur le papier.
Le boîtier professionnel de Nikon, blindé comme un tank, réunit plusieurs boîtier en un : il affiche la super définition (45,7 Mpix) des boîtiers « paysage », la rafale (20 i/s sur 1000 images consécutives en RAW !) et l’autofocus des boîtiers “sport”, les modes d’images professionnels (8K DCI illimitée, 4K120p, etc.) des boîtiers vidéo, etc.
Si son format monobloc avec grip le réserve aux professionnels équipés de grosses optiques, la base technique de Nikon devrait pouvoir être déclinée dans des formats plus compacts. Et prouve que non, Nikon ne dormait pas. Et reprend aujourd’hui l’avantage technologique.
Sous-système Windows pour Android (Geoffroy Ondet)
En dévoilant Windows 11 en juin dernier, Microsoft ne levait pas seulement le voile sur la nouvelle mouture de son système d’exploitation. Pendant son annonce, l’entreprise américaine a créé la surprise que l’on n’attendait plus : l’introduction d’un sous-système Windows pour Android. À l’instar de Windows 10 et de son sous-système Windows pour Linux, Microsoft offre à Windows 11 un sous-système Windows pour Android qui rend l’exécution native d’applications Android possible sur n’importe quel PC fonctionnant sous Windows 11, comme vous le feriez avec un smartphone ou une tablette Android.
Pour y arriver, Windows 11 émule les applications ARM sur les processeurs x86 qui équipent la majorité des ordinateurs. Et s’il n’est officiellement possible d’installer que des applications Android provenant de l’Amazon App Store, officieusement, le sous-système Windows pour Android vous permet théoriquement d’installer manuellement les applications de votre choix à partir de leur fichier APK. En offrant la compatibilité des applications Android avec Windows 11, Microsoft déroule le tapis rouge aussi bien pour les utilisateurs que pour les développeurs. Les premiers peuvent consommer depuis leur PC des applications qu’ils ont l’habitude d’utiliser sur leur mobile, tandis que les seconds touchent de manière inattendue un nouveau public, alors qu’ils n’avaient sans doute pas l’intention de décliner leurs applications sur une autre plate-forme.
DJI FPV (Dimitri Charitsis)
Au printemps dernier DJI a frappé un énorme coup. Déjà en position hégémonique dans l’industrie du drone, l’entreprise chinoise a coché la dernière case qui manquait à son vaste catalogue : celle du drone FPV. Ce genre de gadgets est habituellement dévolu aux courses de drones et, par extension, à une minorité élitiste de pilotes. La double réussite de DJI c’est non seulement d’être parvenu à proposer un drone très simple d’accès et facile à piloter, mais un excellent modèle FPV de surcroit.
Pour parvenir à ce résultat bluffant, DJI a proposé sa propre vision du drone FPV. Certes il file à 140 km/h comme ses concurrents, mais il est aussi plus gros, plus solide et il se pilote avec une manette dotée d’un gyroscope. Enfin, s’il fallait une énième preuve de la réussite de ce produit, il suffirait de jeter un coup d’œil du côté des vidéastes amateurs de drone qui ont adopté ce FPV en masse, à l’image d’un Stéphane Couchoud.
En définitive, avec le FPV, DJI gagne sur tous les plans. Non seulement il propose une innovation majeure, mais il renforce sa position de leader du secteur tout en créant un produit qui a d’ores et déjà modifié les usages du drone vidéo. À n’en point douter, le DJI FPV fera date.
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