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Les processeurs de PC de bureau s’invitent dans les portables

Le Pentium 4 basse consommation est aujourd’hui quasiment enterré. Il est poussé vers la sortie par son homologue de bureau le P4-C.

Prenez une carcasse de PC portable. Insérez-y un processeur de PC de bureau. Assemblez le tout, vous obtenez un appareil mutant : performant mais à l’autonomie sacrifiée, portable mais relativement encombrant. Les constructeurs se passionnent aujourd’hui pour ces “portables de bureau”, car ils leur permettent de proposer des prix très bas.Exemple chez Dell : son SmartPC 250N est doté d’un Pentium 4 de bureau à 2,4 GHz, de 512 Mo de RAM, d’un disque de 40 Go, d’un écran de 15 pouces et d’un lecteur DVD/graveur de CD. Son prix ? 1 900 ? soit 1 000 ? de moins qu’un portable Inspiron 8200 aussi richement doté, et équipé du plus puissant des Pentium 4 basse consommation (P4-M). Certes, son design n’est pas des plus raffinés et son poids frise les 3,6 Kg. Mais à 1 900 ?, il est tout juste 344 ? plus cher qu’un PC de bureau Dimension 2 300 équivalent. De quoi faire réfléchir.Une partie de cet écart de prix s’explique par le coût du processeur. Un P4-M à 2,2 GHz coûte 400 ? de plus qu’un P4 “normal” de même fréquence. S’ajoute à cela des composants plus chers parce qu’autorisant une meilleure intégration dans un boîtier plus compact. Les portables de bureau, eux, ne s’embarrassent pas de ces détails. Pour conserver des prix serrés, les boîtiers sont plus volumineux, l’appareil est plus lourd et l’autonomie ne dépasse que rarement trois heures (maximum atteint par le SmartPC testé dans notre laboratoire).

Intel donne sa bénédiction

Autre handicap, un P4 pour PC de bureau chauffe beaucoup dans un boîtier aussi étriqué que celui d’un portable. Les utilisateurs de Satellite 5005 ?” l’un des premiers à adopter un P4 de bureau ?” ont d’ailleurs fait un procès à Toshiba, cet été, pour les nombreux dysfonctionnements constatés. Le constructeur assure avoir résolu le problème avec sa nouvelle gamme 1 900. Mais c’est au prix d’un épais blindage anti-chaleur et de bruyants ventilateurs.Intel, qui jusqu’ici regardait d’un mauvais ?”il cette contre-utilisation de ses puces vient de donner sa bénédiction. Il a, effet, lancé le P4-C qui n’est autre qu’un P4 classique, mais dans un boîtier plus petit, plus facile à intégrer dans un châssis de portable. Compaq l’utilise déjà dans son Presario 2 817 vendu 300 ? de moins que son clone, le modèle 2 818 équipé du P4-M.Difficile dans ces conditions de trouver un avenir au P4-M : dépassé tant au niveau du prix que des performances par son homologue de bureau, poussé vers la sortie par le P4-C, il ne lui reste que sa basse consommation. Or Banias, qui sera lancé en février, entend justement lenterrer sur ce terrain. Mieux vaut donc rester vigilant lors des prochains achats de portables.

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Anicet Mbida