Prenant pour modèle la production industrielle, le secteur de l’environnement cherche à son tour à structurer son système d’information. Non sans mal. En témoigne le programme de recherche européen Eurêka-Envirometra, qui vient d’accoucher du premier SIE (système d’information environnementale) destiné aux stations d’épuration des eaux usées. Le programme a été mené par les deux seules sociétés françaises du consortium : IRH Environnement, une société de recherche sous contrat comme chef de file, et Texen (ex-Thomson CSF Services Industrie). Les autres participants, espagnols et allemands, n’ayant pu recevoir de financement de leurs gou- vernements respectifs.
” Envirometra ” s’appuie sur un réseau de bornes électroniques. Ces dernières récupèrent les données des capteurs (oxydoréduction, conductivité des effluents, PH, teneur en oxygène), les trient et les communiquent au réseau. Les décisions seront prises sur la base d’algorithmes en logique floue et de réseaux de neurones, afin de lancer les actions correctives. Comme, par exemple, déclencher une vanne d’aération, rajouter des réactifs, modifier les débits. Le marché porte sur 1 500 stations en Europe. “C’est la première fois que l’on essaie de globaliser l’automatisation des stations d’épuration”, estime Jean-Marc Audic, chef du projet au centre international de recherche sur l’eau et l’environnement de la Lyonnaise des Eaux. Il vient d’expérimenter une variante d’Envirometra, baptisée C3A (capteur, contrôle, commande en assainissement).
L’aspect télécommunication a été particulièrement soigné. “Les bornes communiquent soit par modem filaire, soit par modem satellite InmarSat, soit par radio au niveau local sur la fréquence gratuite des 969 MHz et 500 milliwatts ouverte en France en janvier dernier”, décrit Olivier Serafin, chef de projet chez Texen. Les informations collec- tées alimentent alors une base de données qui permet de publier dynamiquement les données environnementales sur intranet ou Internet
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