Passer au contenu

Les premières licences professionnelles ficelées à la hâte

Une trentaine de licences professionnelles ciblées sur l’informatique et les réseaux viennent d’être agréées par le gouvernement. Objectifs : harmonisation européenne, professionnalisation.

Cédric Depoortère a décroché un BTS d’informatique de gestion. Néanmoins, il doit passer au filtre d’un jury de l’université des sciences et technologies de Lille pour valider son inscription à la licence professionnelle développement et administration intranet et Internet. Début des cours : ce mois de septembre. Objectif de Cédric : ‘ Ne pas perdre ma bourse d’études tout en monnayant, à la sortie de la licence, mes compétences en réseaux à un salaire annuel de 180 000 francs. ‘ Car, à moins de présenter d’excellents résultats au BTS, le retour à la case départ pour accéder à un diplôme d’IUP (institut universitaire professionnel) en trois ans est la règle. Or, une année d’études perdue signifie suppression de la bourse. ‘ Au lycée, on nous a parlé de la création de ces licences. Mais aucune information n’a été donnée sur les partenariats d’entreprises. ‘ Que l’on se rassure ! ‘ Les contrats de partenariat sont en cours de négociation avec les entreprises. Ils seront signés en octobre prochain ‘, indique Jérôme Sessi, responsable de la licence professionnelle des métiers de l’informatique à l’université de Paris-V.
Ficelées à la hâte, les premières licences professionnelles ?” environ deux cents, toutes disciplines confondues ?” sont pilotées, en grosse partie, par les instituts universitaires de technologies (IUT), créés il y a trente ans. Elles ont reçu en juin dernier leur agrément ministériel pour accueillir les premières promotions à la rentrée 2000, dont une trentaine pour le seul secteur de l’informatique et des réseaux. Deux autres vagues de créations sont attendues en 2001 et 2002 avant que tombent les résultats de l’expérience. ‘ Avec le Web, on s’attend à ce que les demandes soient doublées l’an prochain ‘, remarque Gérard Gasquet, chef du bureau des formations universitaires générales au ministère de l’Education nationale. Les objectifs ? Professionnaliser les cursus, les harmoniser à un niveau bac + 3 européen, et satisfaire les besoins croissants de main d’?”uvre charnière entre les ingénieurs et les techniciens.

‘ Nous avons retenu deux priorités : la qualité du partenariat avec les entreprises et l’ouverture aux autres filières de formation ‘, souligne Gérard Gasquet. En fait, la flexibilité a été de rigueur dans le montage des cursus : pas de volumes horaires stricts (de 260 à 700 heures), programmes pédagogiques à la carte, et stages en entreprise de douze à seize semaines, fixés librement par les instances de formation locales. La sélection des profils s’effectue avec la même souplesse, et les cours démarreront avec des modules de mise à niveau des publics hétérogènes ?” Deug, BTS, DEUST, DUT ?”, qui peuvent s’inscrire en formation continue. ‘ On démarre avec une promotion de quarante jeunes, dont 50 % en formation continue ‘, souligne Jérôme Sessi.
Au box-office des débouchés professionnels, la Net économie devrait être à l’honneur. La composition du corps professoral a, d’ailleurs, été conçue dans cette optique : ‘ 25 % de professionnels du monde de l’entreprise ‘, indique Gérard Gasquet. Quant à poursuivre des études, la licence professionnelle ne serait pas assimilée à une licence ordinaire comme titre équivalent visé dans certains concours d’entrée aux grandes écoles.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Geneviève Meunier