” La Cour est parvenue à la conclusion qu’une sanction structurelle [la séparation] s’impose impérativement : Microsoft, tel qu’il est actuellement organisé et dirigé, refuse d’admettre qu’il a violé la loi ou d’accepter d’amender son comportement. ” Après deux années de procédure, la justice américaine vient donc d’ordonner à l’éditeur de se scinder en deux.Ayant repris les arguments du gouvernement, le juge Jackson demande ainsi à Microsoft de lui présenter dans quatre mois au plus tard un plan détaillant le déroulement de cette séparation. Seront alors créées deux sociétés, l’une en charge des systèmes d’exploitation, l’autre récupérant tout le reste : les applications, les activités Internet, les investissements… Durant les dix années que dureront les sanctions, ces deux compagnies n’auront pas le droit de fusionner.Aussi marquante qu’elle soit, la séparation ne devrait pas être la conséquence la plus immédiate du procès. Microsoft ayant annoncé qu’il fera appel, la scission ne pourra prendre effet qu’après cette nouvelle procédure. En revanche, les restrictions sur les pratiques de l’éditeur pourraient, elles, démarrer d’ici à quatre-vingt-dix jours. A moins que Microsoft obtienne, là encore par une procédure d’appel, leur suspension immédiate.S’attaquant avant tout au système d’exploitation, ces limitations vont modifier radicalement les pratiques de l’éditeur. Sont ainsi au menu :
- l’interdiction d’offrir des avantages aux sociétés refusant d’acheter des produits concurrents de ceux de Microsoft ;
- l’interdiction de contraindre un concurrent à passer un accord lui interdisant de développer des produits pour plate-forme Microsoft ;
- le droit pour les éditeurs tiers d’accéder à toutes les API (interfaces entre le système d’exploitation et les applications) avec le même niveau d’information que les développeurs de Microsoft ;
- la possibilité pour les fabricants de PC de configurer Windows comme ils le désirent, d’y ajouter les applications de leur choix et le droit de payer le système d’exploitation au même tarif que leurs concurrents, à volume égal ;
- l’obligation de pouvoir fournir des versions de Windows sans fonctions applicatives supplémentaires (comme Internet Explorer, Media Player…), et de facturer ces versions moins chères qu’un Windows complet.
Le jugement peut sembler sévère. Mais le juge Jackson considère en fait que ” dans le passé, Microsoft s’est montré indigne de confiance “. Ce constat le pousse à emprisonner l’éditeur dans un sévère carcan. Pourtant, par la voix de Bill Gates, la compagnie persiste à déclarer qu’“elle continuera à travailler comme historiquement elle l’a toujours fait “. Sauf appel expéditif qui remettrait en cause ces mesures, d’ici à quatre-vingt-dix jours, les anciennes méthodes de Microsoft tiendront effectivement de l’histoire.
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