Les informaticiens indépendants sont de plus en plus nombreux en France. Fin 1998, ils étaient près de 30 000. Leurs services sont appréciés aussi bien dans les PME qu’auprès des grands comptes.Mais la rencontre entre l’employeur et son prestataire n’est pas toujours facile. C’est par hasard que Martine Blanco, d’Optima Investissements, a rencontré l’informaticien indépendant avec lequel sa société travaille depuis maintenant trois ans.“Il a démarché notre société au moment où nous avions besoin de quelqu’un. Nous nous sommes dit que sa prestation nous reviendrait moins cher que celle d’une SSII”, raconte la responsable des services généraux de cette société de services.
” Il est très difficile de pénétrer dans le secteur des informaticiens indépendants, lorsqu’on ne le connaît pas, explique Jean-Pierre Bacquart, responsable informatique et télécoms de la Mutualité du Pas-de-Calais. Je n’aurais d’ailleurs jamais pensé faire appel à un indépendant si je n’avais pas connu le responsable d’Espace Freelance. “À l’instar d’Espace Freelance, de nombreux groupements d’informaticiens existent aujourd’hui. Qu’ils se nomment Freelance en Europe, Eurolead, Freelance Technologie ou encore Need Consult, ils proposent aux entreprises qui le souhaitent un panel d’indépendants.” Ces intermédiaires offrent certaines garanties, notamment une présélection des informaticiens en fonction de vos besoins “, remarque Gérard Pélissier, directeur général de Novamédical – 100 personnes et 130 millions de francs de chiffre d’affaires (19,82 millions d’euros).Ce loueur de services et de matériel médical à domicile a fait appel à Eurolead pour redéfinir les besoins et l’architecture réseau de la société.
“Eurolead présente la liste des indépendants travaillant avec eux. Après l’étude du CV, nous rencontrons ceux qui nous intéressent, poursuit Gérard Pélissier. En termes de suivi, Eurolead s’engage à nous présenter un autre indépendant, si celui que nous avons choisi ne convient pas.”
Mieux vaut vérifier les références du prestataire
Que l’on fasse appel en direct à l’indépendant ou que l’on passe par un intermédiaire, des précautions élémentaires sont indispensables. Certes, il est plus facile de démasquer le CV ” gonflé ” d’un indépendant que celui proposé par une SSII (apparemment coutumière du fait selon de nombreux utilisateurs), mais rien n’empêche de vérifier les références.
“Lorsque vous passez par un intermédiaire, il vaut mieux demander depuis combien de temps la personne travaille avec le groupement. On peut ainsi s’assurer que ce dernier connaît la qualité de travail de l’indépendant “, conseille Gérard Pélissier.” Il faut rencontrer l’informaticien plusieurs fois, lui demander une proposition de déploiement du projet en plusieurs étapes avant de signer avec lui “, remarque Jean-Pierre Bacquart.“Certes, nous avons pris un risque en travaillant avec un indépendant. Mais il était calculé. Nous avons un minimum de compétences en interne, ce qui nous a permis de juger la qualité de sa prestation sur la première mission que nous lui avons confiée “, témoigne Martine Blanco.L’informaticien qui travaille pour Optima Investissements fait partie du groupement Espace Freelance. Il s’occupe aussi bien de l’administration du réseau Novell que du matériel et des logiciels. Il est pratiquement devenu le responsable informatique de la société.
” Il faut dire que nous avons été convaincus lorsqu’il a suivi un stage et un agrément Novell dans la société qui nous a mis en place le réseau, précise la responsable des services généraux. C’était une coïncidence, mais sans elle, nous ne lui aurions pas confié la gestion de notre réseau. De toute façon, il refusait de s’en occuper sans avoir suivi de formation adéquate, ce qui nous a prouvé son professionnalisme. “
Quant au suivi au jour le jour, nos témoins insistent pour que l’indépendant travaille sur place. “Il baigne ainsi dans l’entreprise et il est plus facile de lui expliquer nos besoins”, explique Jean-Pierre Bacquart.“Autonomes, réactifs, pertinents, motivés “, les entreprises ne tarissent pas d’éloges sur leurs prestataires. “Il faut dire que se lancer comme indépendant est une démarche particulière, qui démontre d’elle-même les qualités de persévérance et d’autonomie de la personne”, estime Jean-Pierre Bacquart.
“ Chaque jour, l’indépendant remet en question son propre travail, il est donc plus motivé qu’une personne déléguée par une SSII. Il travaille pour lui-même et non pour sa hiérarchie. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons choisi cette solution. Nous ne voulions pas quelqu’un qui cherche à nous vendre tel ou tel produit “, ajoute Gérard Pélissier.Cependant, tous s’accordent à dire que les informaticiens indépendants conviennent pour les missions de courte durée. Les raisons ? Elles sont parfois confuses. Globalement, les entreprises préfèrent la sécurité apportée par des SSII pour de gros projets : si la personne déléguée ne satisfait pas, ou tombe malade, la société de services peut rapidement confier la mission à un autre informaticien.
Les indépendants coûtent de 30 % à 50 % moins cher
Sans coûts d’infrastructure, le prix des prestations est l’autre atout des informaticiens indépendants. En moyenne, le coût est de 30 à 50 % inférieur à celui d’une société de services ou d’un cabinet de conseil.” Aujourd’hui, nous faisons systématiquement appel à notre indépendant. Même si la réalisation est confiée à une SSII, il intervient toujours en tant que conseil. Mais nous suivons son travail comme nous le faisons avec nos autres employés “, conclut Martine Blanco.
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