Encensées par les analystes en 2000, mois de deux ans après, les places de marché sont devenues la bête noire des investisseurs et des médias : leur modèle économique s’est montré bien des fois défaillant. Regroupées, aujourd’hui, au sein de l’ Association européenne des places de marché (AEPDM), elles viennent de publier pour la première fois un baromètre trimestriel.Ainsi Hubwoo arrive en tête des places de marché généralistes devant Answork et Achatpro. Tandis que le trio de tête des places de marché verticales est remporté par Hitechpros, CPGMarket (place dédiée à l’industrie des biens de consommation) et VerticalWine (dédiée à la filière du vin).
Hormis le classement, aucune donnée chiffrée n’est diffusée
Ces deux baromètres ont été établis d’après une quinzaine d’indicateurs : volume des transactions, chiffre d’affaires, nombre de clients, ratio du capital par rapport aux charges… des données exclusivement fournies par l’entreprise.” Toutes les informations que nous recevons sont certifiées par un commissaire aux comptes ou un expert comptable “, prévient Philippe Nieuwbourg, président de l’AEPDM. ” En plus, nous vérifions la validité des chiffres en auditant les clients et les fournisseurs, par exemple. Et nous corrigeons les chiffres si besoin est. “Certes, l’initiative de l’AEPDM a le mérite d’établir un classement. Mais elle pèche par manque de transparence. Hormis le résultat du classement, aucune donnée chiffrée n’est diffusée. Impossible, par exemple, de connaître le chiffre d’affaires des acteurs, certains ayant fait jouer la confidentialité.
L’AEPDM remplit bien sa mission de lobbying
Enfin, le classement ne prend pas en compte le critère de qualité. Ce à quoi Philippe Nieuwbourg rétorque : “Inclure la qualité n’aurait pas de sens, dans la mesure où cette valeur dépend des fournisseurs, pas des places de marché qui ont uniquement un rôle d’apporteur d’affaires. Mais il est vrai qu’ultérieurement nous pourrions pondérer les notes avec des points supplémentaires pour les sites certifiés ISO.” Le baromètre s’avère donc bien plus utile pour un modèle économique qui cherche plus à rassurer que pour le client.” Les places de marché verticales, comme les médiatiques Etexx [dédiée à la filière du textile] et Btobuild [consacrée au bâtiment], nous ont fait du tort. Elles ont levé énormément d’argent et ont beaucoup dépensé sans se préoccuper de la capacité d’absorption du marché. Elles avaient un discours agressif de “désintermédiation”. Aujourd’hui, on critique le modèle alors que de nombreux acteurs ont atteint la rentabilité “, commente Philippe Nieuwbourg. Hitechpros a, par exemple, atteint l’équilibre l’année dernière.L’AEPDM remplit bien sa mission de lobbying. Elle tend à démontrer la viabilité du modèle et prédit qu’en 2008 les transactions, via les places de marché, représenteront 20 % des transactions B-to-B. A condition, toutefois, que le modèle retrouve une certaine crédibilité auprès d’un grand nombre d’entreprises.
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