Jérémie Berrebi, créateur de Net2one et Pierre-Frédéric Benoît, fondateur de BuyCentral, deux valeurs montantes de la Net-économie, ont un point en commun. Tous deux ont implanté leur entreprise au c?”ur du Silicon Sentier, à Paris. Un quartier truffé d’ateliers de confection textile, qui est devenu, en quelques mois, une véritable pépinière de start-up technologiques. Rien à voir avec les dizaines de tours du quartier de La Défense ! L’endroit où sont regroupés les start-up ne compte que quelques pâtés de maisons, délimités par trois ou quatre rues. Mais son nom fait directement référence à la Silicon Valley californienne, qui rassemble les joyaux du secteur high-tech. Tout un symbole !
Pour les pionniers qui y ont élu domicile, ce lieu est bien plus qu’un endroit branché. C’est d’abord un emplacement idéal pour faire baisser la facture d’hébergement des serveurs. En effet, celle-ci dépend de la distance séparant l’entreprise du point de raccordement au réseau câblé à haut débit. Or plusieurs opérateurs gèrent des réseaux de fibres optiques qui passent pile sous les rues du quartier (France Télécom, via sa filiale Oléane ; Colt ; MCI Worldcom). Autre avantage : on y trouve de grandes surfaces à louer pour des sommes modiques. Enfin, il bénéficie d’une position très centrale, et d’une ambiance aussi sympathique qu’animée, ponctuée par les bouchons dus aux livraisons de tissus et les concerts d’avertisseurs.
Résultat : ravis de tenir une riposte française à la Silicon Valley, les médias ne jurent plus que par le Silicon Sentier. A tel point que les articles et émissions projettent une image un peu tronquée du phénomène. Tous les clichés sont au rendez-vous : les jeunes PDG de 20 ans, les fortunes faciles, les journées de travail harassantes… Une présentation bien souvent réductrice. Car le Silicon Sentier est aussi constitué de cadres qui, la trentaine bien tassée, ont quitté des situations établies pour se lancer dans l’aventure d’Internet. Des professionnels capables de mettre un coup de collier dans les moments critiques, mais qui refusent de s’enchaîner à leur bureau nuit et jour. Et qui ne fonctionnent pas forcément sur le mode communautaire si souvent décrit. Si la proximité facilite les contacts, chacun travaille souvent dans son coin sans réellement connaître ses voisins. En revanche, ce qui est exact, c’est que le quartier est victime de son succès. A force d’embaucher à tour de bras, certaines compagnies se retrouvent déjà à l’étroit. C’est ainsi que Yahoo! et Nomade ont été obligés de déménager. Quant à Startup Avenue, un incubateur en quête de bureaux à louer, il a dû aller s’installer ailleurs, faute de place. A peine né, le Silicon Sentier est déjà saturé.
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