Le KVM permet de contrôler des fermes de serveurs depuis un seul poste de travail.
L’abréviation KVM n’évoque, bien souvent, pas grand-chose à l’informaticien moyen. Elle est pourtant très simple, issue de l’anglais keyboard (clavier), video (écran vidéo) et mouse (souris). Elle s’applique à des périphériques de commutation permettant de prendre la main sur plusieurs ordinateurs depuis un unique poste de travail. Et cela en général localement ?” c’est-à-dire via le LAN ?”, mais aussi à distance, essentiellement grâce à internet. Au format tiroir, les commutateurs KVM trouvent naturellement leur place dans des racks de serveurs, limitant, de fait, la multiplication des consoles de commandes. Au-delà de l’intérêt qu’ils présentent en termes de simplification de l’administration des machines, ils sont aussi, pour toute entreprise, un moyen de réaliser des économies. Ils permettent, en effet, de gérer un maximum de machines dans un minimum d’espace. De plus, ils limitent la consommation d’énergie et les dégagements calorifiques. A l’heure où le mot d’ordre est la réduction des coûts, que demander de plus ?
Pour/contre (+) Meilleure sécurisation des centres de données, les interventions d’administration ne nécessitant pas de pénétrer dans les salles blanches. (+) Economies d’espace et d’énergie découlant de la suppression de périphériques superflus.
(-) Il peut être avantageux de remplacer l’ensemble des serveurs par une unique machine partitionnée, plus puissante.
Comprendre : Un simple boîtier pour administrer tous les serveurs Le commutateur KVM
Ce boîtier fournit une émulation du clavier, de l’écran et de la souris des serveurs qui lui sont connectés. Ces plates-formes peuvent être hétérogènes, tant d’un point de vue matériel ?” seul le câble peut alors varier ?” que logiciel (os différents). Il existe deux types de commutateurs KVM : les analogiques et les numériques. Ces derniers, plus récents ?” mais aussi moins courants ?”, font transiter les données selon les protocoles standards Ethernet, puis les compressent et les transmettent au poste de contrôle par paquets.
Les serveurs
Ils sont tous reliés au commutateur KVM par des câbles spéciaux et dotés de trois entrées correspondant au clavier, à l’écran et à la souris, et d’une unique sortie, qui se connecte à l’un des ports du commutateur KVM. Ce montage ne nécessite aucune modification logicielle, ni même matérielle, au niveau des serveurs. L’accès au Bios, ainsi qu’aux systèmes d’exploitation et aux applications, se fait alors via un poste de contrôle local ou distant.
Le poste de contrôle local
Il permet de contrôler l’ensemble des serveurs connectés aux ports du commutateur KVM. Ce dernier peut d’ailleurs être relié à un ou à plusieurs de ses homologues. Une telle architecture augmente le nombre de machines administrables depuis une unique station de travail. Celle-ci est dotée d’un logiciel spécifique, qui offre généralement une vue en mosaïque des écrans des différents serveurs. L’utilisateur peut prendre la main sur l’un d’eux en le basculant en mode plein écran.
Le poste de contrôle distant
Le contrôle à distance n’est disponible que dans le cadre de l’utilisation d’un commutateur KVM numérique ou d’un boîtier supplémentaire assurant la liaison avec le WAN, car il permet de faire transiter les informations par paquets. Il est alors possible d’administrer les serveurs en passant par internet. Cette technologie autorise par ailleurs la gestion de sites répartis. Le commutateur KVM numérique intègre des mécanismes de cryptographie et d’authentification pour éviter toute intrusion sur les machines.
Comprendre : L’offre : les quatre principaux fabricants de KVM Cette liste de constructeurs de KVM, qui ne se veut pas exhaustive, est tout de même représentative des principaux acteurs de ce marché. Si Avocent est aujourd’hui le grand leader, ses concurrents ne sont pas en reste en termes d’innovation. Ainsi Raritan vient-il de commercialiser un nouveau système, composé de modules permettant d’accéder et de contrôler jusqu’à quarante-deux serveurs tout en supprimant le boîtier du commutateur KVM et le câblage habituellement utilisé pour les connexions entre serveurs et commutateurs.
Comprendre : Demain : de l’analogique au numérique Les technologies numériques ouvrent la voie à une nouvelle génération de commutateurs KVM. Ceux-ci permettent aux administrateurs de s’affranchir des distances grâce à l’usage d’internet. Avocent, pionnier dans le domaine, est, pour le moment, le seul constructeur à commercialiser de tels boîtiers. Son commutateur KVM numérique haut de gamme ?” le DS1800 ?” permet de contrôler, depuis une unique console de supervision, jusqu’à près de deux cents serveurs répartis sur des sites géographiques différents. Bien que supportant l’accès à tous types de plates-formes, son interface d’administration demeure néanmoins sous Windows. Et ce pour uniformiser la gestion des droits des utilisateurs, car elle découle directement de celle du système d’exploitation de Microsoft.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp .