Le monde des PABX, ces commutateurs d’entreprise spécifiques à la téléphonie, est probablement à la veille d’une révolution. Alors que leur genèse remonte à plusieurs dizaines d’années, ces équipements restent basés sur des technologies propriétaires, malgré une certaine ouverture constatée depuis quelques années. Aujourd’hui, ils sont concurrencés par des solutions issues du monde des systèmes informatiques et des réseaux des données.Celles-ci, en faisant converger les infrastructures de transport, devraient faciliter les tâches d’administration et l’intégration téléphonie-informatique (CTI) et générer des économies – du moins, une fois que cette génération de produits aura atteint la maturité des PABX traditionnels.Les candidats à la succession des PABX se rangent en deux catégories :les PCBX et les IPBX, dont les caractéristiques se recoupent partiellement. Principalement proposés par de jeunes sociétés, les PCBX sont des PABX basés sur des PC sous NT, complétés par des cartes de traitement de la voix et par des interfaces avec le réseau public et les téléphones. Même si certains PCBX commencent à inclure des fonctions de voix sur IP, la plupart en restent à un transport traditionnel – analogique ou numérique.Leur créneau :les petits centres d’appel, auxquels ils apportent une intégration native sans lien CTI. Les constructeurs de PABX ne se sentent pas menacés En revanche, en dehors des centres d’appel, donc en simple remplacement d’un PABX classique, ils se révèlent coûteux et pauvres en termes de fonctions.Par exemple, Matra Nortel Communication s’est contenté récemment de sortir un PCBX pour centres d’appel, qui est en réalité un c?”ur de PABX réduit à son minimum, relié à un PC sous NT. L’ autre menace vient des IPBX, ainsi baptisés car ils prônent un transport de la voix sur IP. Un IPBX est d’abord une application sous NT, qui établit des communications entre des ” téléphones Ethernet “, ainsi nommés car ils sont directement branchés sur le réseau Ethernet. Des interfaces vers les téléphones classiques et des passerelles vers le réseau téléphonique traditionnel permettent la réutilisation de l’existant.D’abord occupé par des start up, ce créneau est aujourd’hui investi par des poids lourds des réseaux. Cisco et 3Com ont ainsi respectivement absorbé les pionniers du domaine, Selsius et NBX. Comme les PCBX, les IPBX facilitent la mise en ?”uvre d’applications CTI. Mais ils visent le remplacement pur et simple des PABX. Les constructeurs de ces derniers prennent cette menace très au sérieux. Certains, comme Lucent ou Siemens, sont déjà en train de commercialiser des IPBX. Alcatel procédera par étapes, jusquà la migration probable vers une future version de NT. Le constructeur vient de franchir un pas avec la sortie du 4400 IP-PBX, qui conserve une plate-forme propriétaire, complétée par des interfaces permettant un transport de la voix sur IP .
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