Coucou ! revoilà la vidéo à la demande (VOD). VOD, ou télévision interactive, peu importe d’ailleurs, si tant est que le concept refasse surface. Compte tenu des progrès de la compression numérique et des espoirs de banalisation des accès hauts débits, notamment DSL, les industriels se remobilisent autour de ces questions.Témoin Alcatel, dont le président, Serge Tchuruk, effectuait, en novembre dernier, lors des journées internationales de l’Idate, une intervention remarquée sur les perspectives du multimédia sur le réseau téléphonique. Emporté par son élan, il affirmait que “le large bande dans les réseaux fixes [allait] connaître un développement très rapide et devenir un marché de masse”.Pour Serge Tchuruk, les échéances étaient à peu près les suivantes : décollage significatif auprès des entreprises dès 2002, puis, dans le grand public, en 2003. Au-delà du risque de concurrence frontale avec les câblo-opérateurs, la principale incertitude se situe, toujours selon le président d’Alcatel, au niveau des droits liés aux applications multimédias. “Il ne faudrait pas que le phénomène d’intégration verticale entre fournisseurs de contenus et certains opérateurs de réseaux verrouille l’accès au marché “, avertissait-il.
Reste à convaincre les opérateurs
Alcatel n’est pas le seul industriel à se mobiliser en ce sens. Lucent Technologies fait peu ou prou la même analyse, et affirme disposer d’une chaîne opérationnelle complète (DSLam + carte vidéo IP 2000).Sur le plan économique, Lucent prépare également ses batteries : “Tous les opérateurs cherchent à augmenter le revenu moyen par abonné (Arpu) “, constate l’Américain, pour qui la vidéo est l’ingrédient idéal afin de faire grimper la facture des abonnés. En mettant bout à bout la consommation téléphonique, l’accès à Internet et les applications liées à l’image, Lucent estime que la facture moyenne pour ce type de service agrégé devrait se situer entre 90 et 120 ? par mois. De quoi donner, en cas de décollage significatif, une sacrée bouffée d’oxygène aux opérateurs.À condition que le dégroupage se mette effectivement en place, et que les opérateurs consentent à investir. Un investissement évalué, selon Subash Mediratta, le responsable marketing des équipements DSL de Lucent, à 1 900 $ (environ 2 000 €) par abonné. Partant de là, le retour sur investissement serait à peine supérieur à dix-huit mois. Reste à… convaincre les opérateurs tout en réussissant l’intégration avec des acteurs (fournisseurs de services ou éditeurs de contenus) issus d’autres horizons. TF1 devrait être l’un des premiers fournisseurs de contenus à se lancer dans la vidéo sur DSL en France ; pour preuve, l’annonce prochaine d’un partenariat avec France Télécom.Difficile d’imaginer les perspectives de ce marché. Aux États-Unis, le cuisant échec de la fameuse expérimentation d’Orlando (Floride) au milieu des années 90 demeure dans les mémoires. D’autant plus qu’aujourd’hui, il faut compter avec la concurrence prochaine de la télévision numérique terrestre !
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