Rivaliser avec les grands du décisionnel. Ce souhait, Microsoft, jusque-là positionné sur la seule infrastructure, ne pouvait le réaliser par manque d’outil de restitution. D’ici à un an, ce sera chose faite, avec le
lancement d’une nouvelle offre, Office Performance Point. Celle-ci associe trois briques : une solution de tableau de bord, d’ores et déjà disponible (Business Scorecard Manager) ; une couche d’analyse (issue du rachat
de Proclarity) servant de frontal à Analysis Services (AS), le cube Olap de l’éditeur ; et enfin, une application de planification budgétaire, baptisée Bisharp.Seulement voilà, les premières victimes de cet enrichissement ne seront ni BO ni Cognos, mais bien les partenaires éditeurs de Microsoft. En particulier, ceux spécialisés dans la manipulation d’Analysis Services. Citons Panorama,
au profil très similaire à celui de Proclarity, dont il était le concurrent frontal. ‘ Pour eux, ce rachat a constitué un choc. Les relations avec Microsoft sont désormais en stand by. Ils cherchent une porte de sortie. Notamment en
s’orientant vers le monde SAP ‘, explique Jean-Marie Fritel, ancien DG France de Panorama. Sans compter que l’éditeur israélien, reconnu pour sa restitution Web, risque d’être mis à mal par les nouvelles
caractéristiques d’Excel 2007 (utilisé en frontal d’AS), dorénavant exposable sous forme de service Web (Excel Services) dans Sharepoint Portal.
Cartesis et Hyperion préservés
Autre partenaire menacé : Bristol Decision. Sa solution, sous forme d’add in Excel, sait notamment extraire et scinder dans Excel des cubes issus d’AS. Mais les progrès d’Excel 2007, qui assure désormais
nativement cette fonction, risquent là encore de gommer les spécificités de l’éditeur. Avec Performance Point, la raison d’être des spécialistes de la restitution ?” Panorama, Bristol Decision, mais aussi Teamtec ou
Winsight ?” se trouve en question.Cela vaut aussi pour les spécialistes de la planification. ‘ Mais seuls sont sur la sellette ceux positionnés sur le même créneau départemental que Microsoft, comme OutlookSoft. Ni nous ni Hyperion ne sommes menacés par
Bisharp ‘, précise Crispin Read, responsable marketing chez Cartesis. Préservés sur leurs applications, Cartesis et Hyperion le sont, en effet. Mais cela ne les empêchera pas d’être bousculés sur le terrain du décisionnel. Le
premier avait commencé à bâtir une couche de restitution au-dessus d’Analysis Services pour les besoins d’analyse. Que deviendra-t-elle ? Le second pourrait voir Essbase, sa base multidimensionnelle, grignotée par AS, en partie à
cause de l’enrichissement des outils de restitution proposés par Performance Point. Partenaires et concurrents de Microsoft ont douze mois pour se positionner face à cette suite décisionnelle potentiellement explosive.
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