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Les parlementaires gagnés par le virus des pages personnelles

De plus en plus de responsables politiques succombent à la tentation de créer un site Internet pour relayer leurs actions publiques.

La création d’un site Internet est devenue une arme de choix dans la panoplie des outils de marketing politique. Certains battent savamment la campagne sur le Web alors que d’autres attirent l’internaute chaland en employant des méthodes aux frontières de la Net-étiquette.La plupart des hommes et des femmes politiques souhaitent simplement asseoir leur notoriété sur la Toile, dialoguer avec les électeurs ou rendre compte de leur enthousiasme pour telle ou telle réforme politique.Dans ce contexte, le Parlement ( Assemblée nationale et Sénat réunis) joue un rôle déterminant dans la sensibilisation des responsables politiques aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).

L’Assemblé nationale investit dans Internet

Une enveloppe budgétaire de 100 000 francs est attribuée par l’Assemblée nationale à chaque élu, en début de législature, pour couvrir les investissements informatiques de chacun (matériel, logiciel et formation). Des sessions de formation à l’informatique sont régulièrement organisées à destination des parlementaires et/ou de leurs collaborateurs.De manière plus ” spectaculaire “, le Palais-Bourbon a accueilli, en avril dernier, une opération de découverte d’Internet suscitant l’enthousiasme et la curiosité de près de 110 députés.De son côté, le Sénat propose d’ores et déjà à chaque élu un service d’hébergement de pages personnelles placé sous l’égide de la haute assemblée.Au Palais-Bourbon, on se refuse pour l’instant à suivre l’exemple. Officiellement, on indique qu’une telle démarche “pourrait poser problème quant aux règles de financement de la vie politique, et pourrait nuire à l’égalité de traitement des programmes et des candidatures politiques en période électorale.”Ce raisonnement semble fondé, si l’on considère que beaucoup d’élus sont titulaires d’un double mandat, local et national. Ils pourraient être tentés d’utiliser les services de l’Assemblée pour assurer leur communication électorale, au risque de créer un déséquilibre avec d’autres candidats ne disposant pas des mêmes moyens. Pour le Sénat, la question apparaît moins sensible du fait du mode de désignation des sénateurs.

A chaque député son adresse Internet

Par ailleurs, l’arrivée des nouvelles technologies change également quelques facettes de la vie parlementaire. Outre l’intranet du Palais-Bourbon, qui indique aux représentants de la Nation, le menu de la cantine, les horaires d’ouvertures du salon de coiffure, les parlementaires bénéficient également, depuis mars 1999, d’un extranet les reliant en permanence, et sur tout le territoire, avec l’ensemble de leurs collègues députés.En ce qui concerne les procédures législatives proprement dites, il est désormais possible à un parlementaire de proposer un amendement à un texte en voyant un simple courrier électronique.A l’Assemblée nationale, chaque député dispose en effet d’une adresse Internet publique. Malheureusement, plus de 90 d’entre eux ne l’affichent toujours pas dans le Who’s Who du Palais-Bourbon, consultable… sur Internet.

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Philippe Crouzillacq