Depuis le 8 octobre, NetRatings rachète le capital de la société NetValue, aux mains d’actionnaires non majoritaires. NetRatings dispose déjà de près de 60 % du capital de NetValue. Elle veut reprendre les 40 % restant afin de pouvoir y intégrer ses activités. L’offre de rachat est de 2 euros par action.L’opération finalisée, NetRatings sera l’unique organisme à proposer, en Europe, des panels pour la mesure d’audience. En l’espace d’un an, l’entreprise américaine a absorbé tous ses concurrents européens ?” Jupiter Media Metrix puis NetValue.Une situation, pour le moment, bien accueillie par le marché publicitaire. “C’est plus simple de travailler avec un seul baromètre d’audience “, affirme Carole Hugonec, directrice des études chez Carat Expert. “Nous sommes ravis de la professionnalisation de la mesure d’audience sur Internet “, explique Béatrice Matlega, de la régie MSN.Jusque-là, le fait que plusieurs sociétés proposent le même service était source de confusion pour les annonceurs. ” En rendez-vous chez un client, nous apportions les chiffres d’audience NetRatings, un concurrent ceux de NetValue “, raconte Frédéric Joseph, directeur général de la centrale d’achat d’espaces publicitaires Zénith Optimédia Interactive. “Les annonceurs ne savaient donc pas qui croire. Ils attendaient des éléments fiables “, conclut-il.
” Etre seul, nous oblige à travailler sur la notion qualité/prix “
” Cela va mettre tout le monde d’accord “, confirme David Bernard, directeur général d’Hi-Média. Si beaucoup semblent considérer qu’une référence unique crédibilisera le média Internet, les acteurs du marché de la publicité espèrent que la société ne profitera pas de sa position de monopole pour instaurer des prix trop élevés. ” Le marché ne se portant pas bien, il faut que les tarifs restent raisonnables. NetRatings doit se comporter en professionnel “, affirme Frédéric Joseph.Pour le moment, les réflexions de François Blum, directeur général de Médiamétrie eRatings (filiale de Netratings en France), vont dans le même sens. “Le marché de l’audience est en baisse. Il n’est pas possible d’augmenter les prix. Etre seul, nous oblige à travailler sur la notion qualité/prix “, explique-t-il.Et pour asseoir la crédibilité de son leadership, l’organisme fera auditer cette année son outil de panel par le Centre d’étude des supports de publicité.Cependant, François Blum précise qu’il ne souhaite pas brader son catalogue. “Notre obligation est de proposer au plus faible coût de bons produits, mais le marché français doit comprendre que les panels coûtent chers. Nos actionnaires attendent des retours sur investissements “, affirme le directeur général.Des prix qu’il faudra rétablir à une juste valeur, d’après François Blum : “En France, les sociétés de mesure d’audience se sont livrées à la guerre des prix. Si nous arrivons à stopper les discounts, nous pourrons baisser les prix catalogue.”Des propos qui ne rassureront pas les clients de NetValue. En effet, les prix pratiqués par la société rachetée étaient inférieurs à ceux proposé par NetRatings. Un service à 53 000 euros, prix catalogue, se vendait 18 000 euros chez NetValue. Le même service, affiché 46 000 euros au prix catalogue, ne descendra guère après négociation en-dessous de 24 500 euros. “Nous avons dû refuser des contrats car les prix proposés par les clients étaient trop bas “, confie François Blum.Mais NetRatings se veut rassurant : la société va multiplier les services adaptés aux besoins et aux finances des sites qui ne peuvent soffrir le haut de gamme du panel.
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