La convergence, tant annoncée, de la voix et des données est en marche. Cependant, la route est encore longue pour les fabricants d’autocommutateurs téléphoniques (PABX) : leurs équipements évoluent, mais ils ne changent guère. Le laboratoire de 01 Informatique a souhaité évaluer la qualité avec laquelle les PABX marient désormais la téléphonie et l’informatique – les fonctions de téléphonie classique ont, elles, été laissées de côté. Cinq modèles pour entreprises de moins de deux cents postes ont été testés : l’OmniPCX 4400 d’Alcatel, le MD Evolution M d’Ericsson, l’INDeX CPU200 de Lucent Technologies, le MC 6501L de Matra Nortel Communications, et l’Hicom 150 E OfficeCOM de Siemens.
Au final, les équipements d’Alcatel et de Siemens arrivent en tête du classement général pour une raison essentielle : ce sont les seuls à proposer une messagerie unifiée. Cette dernière s’interface avec le serveur de messagerie d’entreprise – Exchange Server 5. 5 dans le cas de nos tests – et permet de gérer les courriers électroniques, les télécopies et les messages vocaux depuis la même interface. En revanche, aucun des matériels testés ne proposait de solution d’annuaire unique pour l’informatique et la téléphonie. Matra Nortel a pâti de la date de réalisation du banc d’essai : depuis, le constructeur a lancé un nouveau modèle, le 7500, et il propose une messagerie unifiée.
Les fonctions de couplage téléphonie-informatique (CTI) sont plus satisfaisantes, car présentes sur les matériels depuis plus longtemps que les messageries unifiées. Tous les constructeurs supportent les principaux standards, tels que TAPI (Telephony Application Program Interface), TSAPI (Telephony Services API) et CSTA (Computer Supported Telephony Application).
Côté administration, le PABX d’Ericsson se distingue de ses concurrents pour la gestion des coûts téléphoniques. Il dispose d’outils de simulation et de traçage pour les fonctions de routage à moindre coût (LCR, Least Cost Routing). Si les fonctions d’administration se ressemblent d’un constructeur à l’autre, la convivialité des interfaces varie. Ainsi, Lucent, dont l’équipement s’administre par lignes de commandes, appara”t en net retrait.
En règle générale, toutefois – et aucun des produits testés ne fait exception -, les PABX restent difficiles à configurer pour des non- téléphonistes. Ces difficultés sont accrues par la convergence avec l’informatique. Il faut parfois faire appel à des spécialistes différents, suivant les types de fonctions. Pour réaliser la configuration des matériels en vue des essais, les constructeurs ont déplacé jusqu’à cinq personnes. La mobilisation de plusieurs intervenants pour paramétrer l’appareil démontre que le PABX est un produit complexe, et qu’il complique le calcul de son coût global. Dommage, surtout dans le cas d’équipements pour entreprises de moins de deux cents personnes.
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