Avec l’analyse des comportements des internautes, le décisionnel devient temps réel. C’est un exemple type d’application qui incite les éditeurs d’outils d’ETL (Extract Transform Load) à aller vers l’EAI (Enterprise Application Integration), estime Gilles Azoulay, directeur marketing business intelligence chez Informix Ardent. L’ETL et l’EAI ciblent aujourd’hui des applications différentes, mais ils traitent les mêmes données. La convergence est donc inévitable”, renchérit Mathias Evin, responsable avant-vente chez Hummingbird. A la clé, le déploie- ment d’un bus applicatif universel, sur lequel viendraient naturellement se connecter toutes les applications transactionnelles ou décisionnelles de l’entreprise.
Mais, aujourd’hui encore, l’ETL et l’EAI représentent des mondes différents. Les premiers ciblent essentiellement l’alimentation – en mode batch – de grandes bases de données décisionnelles. Les seconds permettent, pratiquement en temps réel (on parle de ” fil de l’eau “), de faire communiquer des applications transactionnelles, les flux étant éventuellement définis par des processus métier. Les formats d’échange supportés par les outils d’EAI sont en outre bien plus variés, tandis que le mode de diffusion des messages, de type publication/abonnement, offre une grande souplesse.
Vers le support de XML et des middlewares message
Au-delà de ces différences, les points communs entre EAI et ETL, ainsi que la nécessité de mettre rapidement à jour certaines bases décisionnelles, laissent entrevoir l’intérêt d’une convergence. En effet, ETL comme EAI sont amenés à transformer et à transférer des données. Mais les ETL sont de plus en plus perçus comme une niche de marché, tandis que les EAI apparaissent comme les futures architectures de communication universelles. C’est pourquoi presque tous les spécialistes des ETL entament une évolution vers les EAI.
Une première étape consiste à passer du batch au fil de l’eau en offrant le support de middlewares comme MQSeries ou Tibco, ou d’API comme JMS (Java Messaging Services) et JMQ (Java Message Queueing), qui permettent de s’interfacer avec ces middlewares. Une seconde étape sera franchie avec le support de XML, qui peut être lu ou généré. Ce langage n’est toutefois – loin s’en faut – pas encore supporté par la totalité des progiciels susceptibles d’être interconnectés. Un domaine dans lequel les outils d’EAI excellent grâce aux connecteurs tournés vers les PGI et autres outils de CRM.
Faisant figure d’exception, Informatica n’envisage pas d’évolution vers le concept d’EAI. Une stratégie que Hervé Kauffmann, directeur de la filiale française, justifie ainsi :“On peut toujours rêver d’un outil universel, mais les outils d’ETL conserveront leur spécificité de par leur aptitude à manipuler des données dont les volumes se comptent en téra-octets.”
Thierry Lévy-Abégnoli
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