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Les outils de recherche se ruent sur le référencement payant

Soucieux de diversifier leurs revenus, les moteurs de recherche et les annuaires lancent tous des offres de référencement payant. Ce nouveau modèle économique bouleverse les pratiques de l’Internet.

Le référencement des sites pourrait être le nouveau business des annuaires et moteurs de recherche, qui lancent leurs propres offres de référencement payant. Moyennant paiement, professionnels et particuliers se voient assurés d’un examen plus rapide ?” une à deux semaines, contre deux mois en moyenne dans les offres gratuites ?” de leur demande de référencement de site dans un annuaire, ou d’indexation de pages dans un moteur de recherche.En septembre dernier, Looksmart.fr, puis Nomade.fr (filiale de Tiscali) lançaient leur offres, suivis par Wanadoo, Voila.fr, Altavista, et enfin Yahoo.fr, en décembre dernier. Et Google et Lycos ne devraient pas tarder à sortir leur artillerie.

Les référenceurs jouent la carte de l’opportunisme

Une manière de chasser sur les terres des référenceurs spécialisés ? Parce que ce secteur est porteur : Visiblesite déclare être ” toujours rentable depuis sa création en février 1999 ” (chiffre d’affaires non communiqué), tout comme 1re Position, qui table sur 1 million d’euros de CA pour 2001 contre 460 000 euros en 2000, ou encore le leader, Netbooster, qui affichait un CA de 3,51 millions d’euros au 30 juin 2001.Mais les référenceurs, dans un premier temps inquiets face à cette nouvelle concurrence, y ont rapidement vu un service ” qui apporte enfin des garanties au client “, pour David Degrelle, PDG de 1re Position. ” Pour autant, les moteurs de recherche n’ont pas vocation à nous remplacer “, modère Jean-Pierre Eskenazi, PDG de Netbooster.Et preuve de la rationalisation de ce marché, annuaires et moteurs nouent des partenariats avec des référenceurs, à l’instar de Nomade.fr avec Visiblesite et 1re Position, ou de Yahoo.fr, en décembre dernier, avec Netbooster, CvFm, 1re Position et Virtuelpub. Et des négociations sont encore en cours chez la plupart des référenceurs.

Dérives possibles

Le risque ? L’instauration d’un système à deux vitesses : “I
l est normal de faire payer les entreprises, mais il faudra songer à une solution de soumission gratuite pour les sites des particuliers “, estime Olivier Andrieu, consultant indépendant et fondateur du site spécialisé Abondance.com.Et pour cause : dans la lignée de Yahoo! US, Yahoo! France s’apprête à lancer la soumission payante obligatoire ” dans certaines catégories de l’annuaire courant 2002 “, dixit le communiqué édité lors du lancement de Yahoo! Express France. Aux Etats-Unis, les catégories soumises au référencement payant sur Yahoo! sont celles du secteur business.Plus ennuyeux, dans sa nouvelle offre, Yahoo! US fait désormais payer tous les ans la présence des sites dans son annuaire. Tout site, pourtant initialement évalué et accepté, peut en être exclu s’il ne verse pas son obole annuelle de 299 dollars, ou de 600 dollars pour le sites ” adultes ” ou businessUne chose est sûre : cette recomposition du paysage Internet français se fera à la faveur des plus gros outils de recherche. Avec Google pour nouvelle valeur sûre : d’après le dernier baromètre eStat, Google rafle 38 % du trafic, Voila.fr 24 %, et Yahoo! 17 %.Autre tendance de fond : ” La thématisation des outils de recherche s’impose, avec, par exemple, Doctissimo.fr dans le domaine de la santé. Voila.fr s’oriente également vers cela “, note Olivier Andrieu.En fait, le référencement payant des sites ouvre la voie à la mise en place de services à haute valeur ajoutée, ou de ” contenus à valeur ajoutée “, comme l’envisage Yahoo!. Une manière de crédibiliser lInternet payant.

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Capucine Cousin