Pour gérer ses projets en collaboration avec ses clients, Valtech a retenu Worksite d’iManage. Mais au terme du processus de choix de la solution, Michel Ezran, directeur gestion de la connaissance dans la société de conseil, reconnaissait “qu’il avait mis des mois à comprendre le marché “. Cet exemple illustre bien l’état du marché des solutions collaboratives : un besoin réel des entreprises, qui commence à se traduire par des investissements, mais une offre encore très confuse. La difficulté n’est plus tant dans le diagnostic général que dans le choix d’un remède précis. “Le marché est immature : beaucoup d’éditeurs prétendent qu’ils ont la possibilité de fournir de telles solutions, mais leurs niveaux d’avancement sont très différents, et on ne distingue pas encore vraiment de leader”, estime Andy Kyte, vice-président du groupe d’étude Business Management au Gartner Group.
Une offre pléthorique en mal de clarification
A l’absence d’un leader clairement identifié se conjugue celle d’un acronyme fédérateur. VCM, XRM, ECM : les appellations se multiplient à l’initiative des éditeurs et des cabinets d’analystes. Difficile alors de s’y retrouver et, les fonctionnalités étant rarement clairement identifiées, de savoir exactement de quoi on parle. De l’ingénierie au partage de documents, de la gestion de projet à celle des achats, nouveaux entrants ou éditeurs établis, tous collaborent, mais chacun à des niveaux différents du cycle industriel. D’autant que, pour accentuer la difficulté du tri et démontrer la pertinence de leurs solutions, tous s’abritent derrière une analyse similaire mais très générale de la situation des entreprises : concurrence globale, pression financière croissante, accélération des cycles, recours massif à la sous-traitance et à l’externalisation constituent les nouvelles règles du jeu économique. Dans un tel environnement, gagner en efficacité dans ses relations avec ses partenaires et améliorer la productivité des travailleurs intellectuels deviennent des priorités. Et les outils collaboratifs, qui permettent un échange et un partage synchrone de l’information, servent précisément ces objectifs.Si les entreprises peuvent souscrire à ce constat, il reste cependant très théorique. Et pour amorcer leur réflexion, elles ont avant tout besoin d’une clarification d’une offre pléthorique et hétéroclite. “Les directions informatiques ont besoin d’être en mesure de présenter un dossier solide à leur direction générale. Pour cela il faut leur assurer une visibilité sur l’investissement, le changement organisationnel induit et la rentabilité”, estime Jean-Yves Poirier, directeur marketing solutions chez Sun. Une structuration du marché, soit par des alliances, comme celle qui lie Sun, PTC et Accenture dans une offre commune, soit par une concentration des acteurs, se révèle donc indispensable. D’ici là, sans doute pour quelques mois encore, il est probable que les entreprises devront continuer d’avancer à tâtons.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.