Après sa privatisation partielle du 20 octobre 1997, France Télécom retrouve les places financières. Cette fois, l’opérateur historique a choisi le 18 juillet 2000 pour ouvrir en Bourse 10 % du capital de sa filiale Internet Wanadoo, via une augmentation de capital. Pourquoi si tôt, en plein été ? En fait, ce faisant, France Télécom devance les autres sollicitations de ses concurrents européens, prévues pour la rentrée prochaine. Des opérations à répétition qui pourraient assécher le marché tant les besoins de liquidités sont devenus importants pour assurer le développement des nouvelles technologies des télécommunications.
L’action Wanadoo sera vendue de 17 à 20 euros, ce qui valorise l’ensemble à 20 milliards d’euros au minimum (soit 131 milliards de francs). L’objectif affiché de l’introduction est de financer l’expansion européenne de l’activité Internet. Numéro un français, selon France Télécom, de l’accès Internet avec 1,3 million d’abonnés revendiqués (soit 39 % du marché), de l’audience grâce au cumul de ses portails, des annuaires en ligne et de l’hébergement professionnel de sites, Wanadoo n’est pourtant qu’au 5e rang européen. Mais, d’ici à 2003, il espère se hisser à la 3e place des fournisseurs d’accès à Internet (FAI) européens ou des portails. Michel Bon n’a pas caché que les liquidités levées serviraient à procéder à des acquisitions dans le monde de l’Internet.
Après Wanadoo, ce sont les activités mobiles, soit New Orange, qui devraient “dans quelques mois” être plongées dans le bain financier. France Télécom s’inscrit ainsi dans le vaste mouvement de récolte d’argent qui mobilise les opérateurs télécoms en Europe.
Des marchés très sollicités
Tous ont besoin de fonds pour accompagner leur politique d’acquisitions ou encore faire face aux dépenses nécessaires pour les nouveaux réseaux mobiles UMTS et leurs coûteuses licences. La Bourse les intéresse car, en cas de fusion/acquisition, l’échange d’action évitera de débourser du cash. Très bientôt, le Néerlandais KPN va ainsi coter une partie de sa filiale mobile, et espère en retirer de 8 à 10 milliards d’euros. Telefonica et Deutsche Telekom, qui ont déjà introduit en Bourse leurs filiales Internet Terra Networks et T-Online -ce qui leur a permis de mettre respectivement la main sur Lycos et Club-Internet-, feront de même avec leurs activités mobiles à l’automne. En France, 9 Telecom évoque son introduction d’ici à deux ans. Mais, les marchés financiers étant très sollicités en ces temps de nouvelle économie, les opérateurs ont aussi recours aux augmentations de capital ou aux emprunts géants. Deutsche Telekom s’apprête ainsi à lancer un emprunt obligataire historique de 14,5 milliards de dollars
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