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Les opérateurs sur les plates-bandes des pionniers

Solution de choix aux problèmes d’engorgement du web, les réseaux de distribution de contenu, ou CDN (Content Delivery Networks), sont en pleine explosion. Fluidité de la…

Solution de choix aux problèmes d’engorgement du web, les réseaux de distribution de contenu, ou CDN (Content Delivery Networks), sont en pleine explosion. Fluidité de la navigation, réduction des temps de chargement et de la bande passante consommée : les CDN font des miracles en approchant le contenu au plus près des utilisateurs par des solutions de gestion de trafic et d’antémémoire (caching). Mais si les technologies CDN améliorent l’acheminement du contenu, elles n’ont pas vocation à remplacer le réseau existant. Elles apportent simplement une nouvelle couche intelligente au réseau.L’enjeu est de taille pour les entreprises : les téléchargements, accélérés, augmentent la force d’accrochage des sites (la stickiness), mesurée en temps passé par visiteur et par connexion. Car d’après Zona Research, les internautes abandonnent leur navigation dès que le temps de connexion excède 8 secondes. Le marché des CDN devrait ainsi être tiré par la diffusion de contenus lourds traditionnels, et par la diffusion en continu (streaming). Selon le cabinet Yankee Group, ce marché devrait, en Europe, atteindre 3,7 milliards de dollars (4,2 milliards d’euros) d’ici à 2005. En incluant les prestations et les services de conseil, Aberdeen Group évalue pour sa part le marché mondial des CDN à 5,95 milliards de dollars (6,8 milliards d’euros) en 2005. Enfin, Frost & Sullivan se montre le plus optimiste avec un marché mondial des CDN de 8,8 milliards de dollars (10 milliards d’euros) dès 2004, les fournisseurs de technologie se réservant la part du lion (48,5 %).Pionnier incontestable, Akamai a déployé des milliers de serveurs à travers le monde ?” et représente à lui seul 65 % de parts de marché selon le cabinet Aberdeen, suivi de loin par Digital Island (9 %).

La bataille du standard

Beaucoup d’autres acteurs technologiques se sont cependant engouffrés dans la brèche, à commencer par le géant Cisco, ou encore les spécialistes de solutions de cache (complémentaires au CDN) comme Network Appliance, Cacheflow et Inktomi. D’autres sociétés européennes, comme Activia Networks, tentent de s’imposer sur leur terrain avec des outils de nouvelle génération, souvent moins onéreux et plus intelligents. En fait, la bataille fait rage sur deux fronts, et les acteurs doivent choisir leur camp. Deux coalitions ont en effet vu le jour avec, d’un côté, Content Bridge, créée par Inktomi, et de l’autre, Content Alliance, créée par Cisco. Objectif : imposer un standard permettant l’interconnexion et l’interopérabilité entre les réseaux CDN. L’enjeu est de taille, puisque l’utilisation de toutes les ressources existantes donnerait naissance à un réseau gigantesque.En outre, ces acteurs de CDN sont confrontés à un autre défi : s’imposer devant les opérateurs, qui s’invitent depuis peu sur ce marché. Entre l’acquisition de Digital Island par Cable & Wireless, l’association entre KPNQuest et Akamai, et les rumeurs de projet chez France Telecom, les exemples ne manquent pas. En fait, il s’agit d’une évolution logique de l’activité des opérateurs : disposant déjà de dorsales IP (backbones) et d’espaces d’hébergement importants, ils peuvent améliorer la diffusion de leurs contenus sans revoir de fond en comble l’architecture de leurs réseaux. Déjà présents sur le marché des entreprises ?” aux besoins croissants en vidéo ou e-learning?”, les opérateurs n’ont qu’un pas à franchir pour bâtir leur propre CDN, aidés par les fournisseurs de technologie. Ces derniers leur offrent les briques techniques manquantes, à moindre coût. Les sociétés indépendantes ont donc peu de temps pour développer une présence significative et survivre sur ce marché.

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Kareen Frascaria