D’un côté, le bouquet satellite TPS, créé en 1996, qui recense plus d’un million d’abonnés. De l’autre, Canal Satellite, qui rassemble près de 1,8 million d’abonnés. En tout, les deux bouquets touchent 11 % des foyers équipés d’un téléviseur.Si ce pourcentage ne cesse d’augmenter, les deux opérateurs misent avant tout sur les services interactifs pour accroître encore plus leurs parts de marché. Au Milia, le directeur général de TPS Interactif, Alain Staron, a annoncé avoir lancé plus de 200 services interactifs depuis la création du bouquet.Les services météo et le guide des programmes recenseraient chacun plus de 700 000 visites par jour. Au total, l’ensemble des services proposés sur TPS a généré 500 millions de francs de chiffre d’affaires l’année dernière, contre près de 700 millions pour Canal Satellite.
Le marketing direct, nouveau dada des opérateurs
” Les outils sont là, ils fonctionnent. Les délais et les coûts de développement d’applications ont été divisés par 5 ou 10. Les chaînes peuvent maintenant rentabiliser leurs services interactifs “, explique-t-on chez Canal Technologies, fournisseur de la plate-forme logicielle de Canal Satellite. Il ne reste donc plus qu’à TPS et à Canal Satellite de mettre en place un modèle économique stable et durable. Parmi les axes stratégiques, le marketing direct est le nouveau dada des deux opérateurs. Chez Canal Satellite, on a déjà revu à la hausse le prix des fiches client, pour dépasser largement les 5 ou 6 francs par fiche.OpenTV, fournisseur de la plate-forme logicielle de TPS, pense même utiliser les disques durs des prochains décodeurs pour permettre aux opérateurs de mieux profiler leurs abonnés. ” L’arrivée du disque dur est une rupture technologique. Nous pensons à fournir des outils de gestion de profils, de personnalisation des choix de consommation en fonction des revenus des abonnés. C’est-à-dire tout ce qui peut permettre à l’opérateur de mieux adapter son offre au profil de son client”, déclare Chem Assayag, directeur général d’OpenTV.
Une utilisation bridée des décodeurs pour des raisons économiques
Véritable arlésienne de ces dernières années, l’arrivée des nouveaux décodeurs ne devrait pas cependant révolutionner la donne économique. De l’avis d’Alain Staron, ” la plupart des services actuels ne nécessitent pas de modem. L’arrivée de nouveaux décodeurs n’entraînera pas forcément la création de beaucoup de nouveaux services.” Surtout si les décodeurs ne touchent qu’une faible part des abonnés.Un déploiement rapide (quelques mois) et à grande échelle des nouveaux boîtiers reviendrait à près de 3 milliards de francs à TPS. Un coût bien trop important pour un opérateur, surtout s’il considère le retour sur investissement comme incertain. Alain Staron juge donc plus probable une solution visant à faire migrer les abonnés qui montreront un intérêt pour des services de nouvelle génération. “Qui en voudra en achètera”, conclut Alain Staron.L’accès à Internet est un autre rêve qui ne deviendra pas réalité avant longtemps. En effet, il ne semble pas faire partie des priorités de TPS. “Nous le proposerons peut-être un jour, mais peu de gens l’utiliserons. Nous irons plus vite en fournissant nos propres portails selon les besoins de nos clients plutôt que de laccès”, déclare Alain Staron.Ainsi, le leitmotiv des dirigeants de TPS est de toucher le marché de masse. ” Pour les niches, on verra plus tard”, se plaît à répéter Alain Staron. Bref, sans nouveaux services, sans accès à Internet, sans réelle possibilité de programmation, les futurs décodeurs perdraient de leur éclat, mais permettraient de fournir une technologie simple, sur un plateau, pour toucher le grand public. Finalement, les opérateurs satellite ne feraient-ils pas que reproduire le système de kiosque de notre bon vieux Minitel ?
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