Les réseaux sont ” plus ou moins ” déployés, mais la concurrence acharnée et la baisse des prix qui en résulte ne sont pas pour satisfaire des opérateurs qui ont beaucoup dépensé sans obtenir de véritables rentrées. Aujourd’hui, les opérateurs paneuropéens passent du modèle carrier’s carrier (vente aux autres opérateurs) à la vente directe de services aux entreprises. Pour Global Crossing, ce changement de stratégie lui fait également changer de concurrents.
Adieu GTS, bonjour Ebone !
Ainsi, alors que, hier, l’opérateur luttait pied à pied, avec son homologue Level 3 notamment, ses plus proches concurrents ont maintenant pour nom Equant-Global One, Colt, Infonet et, dans une moindre mesure, Concert. Il réalise encore plus de 70 % de son chiffre d’affaires sur son activité de vente aux opérateurs, et espère bien voir la part entreprises monter en puissance.Chez GTS, la logique est exactement la même, et l’opérateur d’infrastructures, qui a échappé d’un cheveu à la faillite, s’est peu à peu séparé de ses filiales pour se concentrer sur Ebone, qui deviendra, en septembre ou en octobre (après l’achèvement d’une interminable restructuration), la seule branche d’activité de l’ancienne holding. En France, c’est GTS-Omnicom qui a pris son indépendance et qui devrait changer de nom d’ici à la mi-juillet.Côté clients, Global Crossing vient de signer un contrat de quelque 300 millions de dollars (2,2 milliards de francs) avec la coopérative financière Swift (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) pour faire migrer le réseau de cette dernière de X.25 vers IP. Les sept mille clients de Swift échangent plus de cinq millions de messages par jour, dont la valeur est estimée à 5 trillions de dollars. Inutile de dire que la fiabilité et la sécurité du réseau sont les points les plus critiques pour cette communauté financière. “Dans le cadre de cet accord, Swift assurera, en collaboration avec Global Crossing, la conception, la mise en ?”uvre, les essais et la gestion du réseau privé virtuel intégré à l’infrastructure Extranet de Global Crossing”, a expliqué Joe Eng, directeur informatique de Swift.Pour GTS-Ebone, le chiffre d’affaires est encore à 80 % réalisé par la vente aux opérateurs, mais la société espère, comme son concurrent, amener la part des entreprises à 40 % d’ici à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. À la différence de Global Crossing, GTS-Ebone n’a pas l’intention de se défaire de l’activité hébergement.
Les services aux entreprises sauveront-ils les opérateurs ?
“Il y a deux ans, tout le monde était très optimiste en ce qui concerne ce secteur. Mais aujourd’hui, nous pensons être l’un des rares à avoir exactement la bonne capacité pour cette activité”, explique Duncan Lewis, président d’Ebone et directeur général de GTS. Les opérateurs d’infrastructures sont donc persuadés que les services aux entreprises vont les sauver.Reste à convaincre lesdites entreprises. Mais, si tous les opérateurs d’infrastructures se lancent dans le service aux clients, qui donc fera ” carrier ” dans la revente aux opérateurs ?
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