‘ Les prix sont trop élevés, l’offre de services n’est pas assez diversifiée et la pénétration du marché est largement insuffisante. ‘ C’est le constat que fait Patrick Devedjian à propos
du marché de la téléphonie mobile. Dans un entretien publié aujourd’hui mercredi, par le quotidien Le Parisien, le ministre de l’Industrie ‘ lance un avertissement ‘ aux trois
opérateurs de téléphonie mobile, Bouygues Telecom, Orange et SFR. Si les prix des communications et des SMS ne baissent pas, si le taux de pénétration n’augmente pas, ‘ l’Etat prendra ses
responsabilités. ‘Pour le ministre de l’Industrie, la marge des opérateurs sur les SMS est excessive : ces messages ‘ vendus quinze centimes d’euros à l’unité, ne coûtent au maximum que sept à huit centimes, ce qui laisse une
marge de 100 % aux opérateurs ! ‘ Une situation dénoncée depuis longtemps par l’association UFC-Que Choisir à l’origine de l’opération de
boycott des SMS organisée dimanche 9 mai.Face à ces attaques répétées, les opérateurs ont fini par faire des petites concessions. Mercredi 19 mai, en début d’après-midi, SFR annonçait une baisse du prix de ses mini-messages Texto. A partir du 1er
juillet, le tarif passe de 12 à 10 centimes d’euro, 24 heures sur 24, pour tous les abonnés à la formule ‘ Le Compte ‘. Pour les autres clients ?” la très grande majorité, le prix passe de 15 à
10 centimes. Mais ce rabais ne sera valable que dans la tranche horaire de 22 heures à 8 heures du matin et seulement du lundi au vendredi. De son côté, Orange rappelle qu’une baisse des tarifs des SMS à l’unité est également prévue
pour cet été.
Un manque de concurrence entre les opérateurs
Autre motif de préoccupation pour Patrick Devedjian : le retard de la France en matière de téléphonie mobile et un taux de pénétration inférieur à la moyenne européenne. Une différence que le ministre évalue à huit millions
d’utilisateurs.Le problème ? Un manque de concurrence entre les opérateurs. ‘ Cela a abouti à une situation préoccupante qui, je peux vous le dire, fait actuellement l’objet d’une enquête approfondie de la Direction de la
concurrence du ministère des Finances. ‘Pour le ministre, une seule solution permettra de sortir de cette situation : l’ouverture du marché à de nouveaux acteurs. Il demande donc aux trois opérateurs déjà en place de louer leur réseau à de nouveaux entrants afin qu’ils
puissent proposer leurs propres services de téléphonie mobile. Ce que Bouygues Telecom, Orange et SFR se refusent pour l’instant à faire, du moins aux conditions souhaitées par les candidats déclarés, comme Coriolis Telecom et Tele2 [lire à ce sujet
l’interview de Jean-Louis Constanza, DG de Tele2 France, NDLR].Pour imposer son choix, le Gouvernement pourra compter sur la nouvelle loi sur les télécoms, dont l’adoption au Parlement est attendue le mois prochain. ‘ Ce texte va donner les moyens supplémentaires au gendarme
du secteur, l’Autorité de régulation des télécommunications (ART). L’ART aura notamment la possibilité dobliger les opérateurs à louer leurs réseaux à des concurrents ‘, a rappelé Patrick Devedjian au
Parisien.
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