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Les opérateurs luttent contre l’hémorragie

Après l’annonce tonitruante de Free, les concurrents tentent de retenir leurs abonnés avec des baisses de prix et des conditions beaucoup plus souples ! Alors, faut-il succomber à l’offre de Xavier Niel ?

A moins de s’être retiré au fin fond d’un monastère le 10 janvier, impossible ou presque d’avoir échappé à l’offre de Free. Selon l’institut GfK, 97 % des Français de plus de 18 ans sont au courant. Et 78 % souhaitent même s’abonner !Depuis, c’est le branle-bas de combat chez les concurrents. Pas question de voir leurs abonnés se ruer chez le trublion. Si le jour de l’annonce fracassante, les opérateurs historiques semblaient minimiser l’impact de l’arrivée d’un nouvel acteur, l’ampleur et la rapidité de la riposte opérée dès le lendemain montrent combien Free a dynamité le marché bien huilé du forfait téléphonique. Il est vrai que tout le monde attendait une offre claire, simple, sans engagement de 12 ou 24 mois, sans options payantes ni astérisques en pagaille renvoyant à des notes de bas de page écrites en petits caractères. Une offre qui redonne tout son sens au terme “ illimité ” tellement galvaudé. Pour rappel, le forfait “ tout illimité ” de Free Mobile s’affiche à 19,99 euros par mois (15,99 euros pour les abonnés à la Freebox) avec des appels illimités vers les téléphones fixes et mobiles en France et vers 40 destinations à l’étranger, Internet en 3G jusqu’à 3 Go de données par mois (avec un bridage du débit au-delà), sans oublier l’accès aux bornes Wi-Fi des Freebox et la possibilité d’utiliser son téléphone comme point d’accès Wi-Fi pour partager sa connexion 3G (tethering).

Les autres copient et baissent leurs prix

Après ce coup de massue, Virgin Mobile et Orange ont immédiatement répliqué. Virgin a carrément envoyé un SMS à ses abonnés pour leur proposer trois forfaits dont un “ tout illimité ” à 19,99 euros, c’est-à-dire alignés sur celui de Free Mobile, au détail près que son offre n’inclut pas les appels vers l’international. Virgin est un MVNO, un opérateur virtuel qui ne possède pas son propre réseau mais qui utilise celui d’un des trois grands opérateurs, en l’occurrence SFR. Rien d’étonnant donc à sa réaction rapide : comme tout MVNO, il vise la même cible que Free, une clientèle jeune, urbaine et qui veut payer le minimum pour avoir le maximum.

Orange, lui, a baissé les prix de Sosh

Trois forfaits sont proposés dont une offre illimitée à 24,90 euros, en baisse de 38 %, mais au final encore 4,91 euros plus cher que Free. L’offre est limitée à 1 Go pour le téléchargement 3G, partage Wi-Fi et VoIP inclus.Même constat chez SFR qui ajuste, lui aussi, ses offres low-cost Red avec une offre tout illimité à 24,90 euros/mois. Quant à l’offre de Bouygues Télécom via B&You, elle suit la même tendance mais semble la plus intéressante des trois avec un tarif à 19,99 euros/mois, comme Free Mobile. En fait, les trois opérateurs historiques utilisent leurs marques low-cost, sans engagement et sans mobile inclus, comme si elles ne voulaient pas ébranler le modèle de leurs offres premium ! Et contre toute attente, parmi toutes les ripostes, la surprise vient de Zéro Forfait. Ce MVNO sort une offre à 18,90 euros/mois, 1 euro moins cher que celle de Free… mais avec un débit Internet bridé après 500 Mo téléchargés par mois contre 3 Go chez Free. Mais rien pour l’instant qui puisse remettre en question l’intérêt de cette offre.

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Alexandre Salque et Benjamin Gourdet