Passer au contenu

Les opérateurs de boucle locale radio avancent en rangs dispersés

Alors que Firstmark et Altitude Télécom déploient leurs services, Fortel attend le nom de son nouvel actionnaire, qui pourrait être LD Com.

Le ciel de la boucle locale radio n’est pas bleu pour tous les opérateurs. Alors que certains démarrent leurs services ou continuent de les déployer, d’autres, comme Fortel, restent au point mort. A cause de ses difficultés financières, UPC, câblo-opérateur actionnaire à hauteur de 47,5% de Fortel, un des deux opérateurs natio- naux de boucle locale radio (BLR), a en effet décidé de jeter l’éponge. Depuis plusieurs jours, LD Com discute âprement avec les autres actionnaires de Fortel – Marine-Wendel, groupe dirigé par Ernest-Antoine Seillière (47,5%) et Towercast, filiale de NRJ (5%) – pour lui succéder. LD Com aurait été sollicité par les actionnaires de l’opérateur. A l’issue de ces interminables négociations, LD Com possèderait 50% de Fortel et Marine-Wendel 49%. Towercast verrait sa part diluée à 1%. LD Com est déjà propriétaire de 50,01 % de BLR Services, titulaire de onze licences régionales. Cette filiale du groupe Louis-Dreyfus, qui déploie un des principaux réseaux de fibre optique dans l’Hexagone, ne cache pas qu’elle entend revoir le positionnement de Fortel. L’opérateur devait initialement être focalisé sur le grand public. LD Com devrait lui appliquer le modèle économique de BLR Services, à savoir devenir un opérateur pour opérateurs. Il ne pense pas que sa présence dans BLR Services fera tiquer l’Autorité de régulation des télécommunications (ART).

Seuls trois opérateurs ont démarré

D Com entend assurer les engagements de couverture et de services, mais ne fait pas de promesse faramineuse sur les investissements – 17,5 milliards de francs sur plusieurs années. Des promesses qui, d’ailleurs, ont fait bondir par la suite des candidats éconduits, comme Siris ou Completel. A l’époque de l’attribution des licences, le choix de Fortel, illustre inconnu, avait en effet plus que surpris. Reste à connaître la position de l’ART sur le changement d’actionnaires et celle d’opérateurs évincés. Les difficultés rencontrées par Fortel ne sont pas isolées. Ainsi, les opérateurs régionaux Landtel et Broadnet n’ont également pas encore démarré leurs services, visiblement absorbés par la recherche de financements.Le bilan est donc pour le moment maigre. Seuls trois opérateurs de boucle locale radio se sont lancés. Il y a quelques semaines, Belgacom inaugurait ses services dans le Nord, et Firstmark à Nantes. Ce dernier continue son plan de marche. L’opérateur vient de lancer officiellement ses services de BLR dans la région lyonnaise. Composé d’un réseau très dense de PME, dans des zones moyennement urbanisées, la région Rhône-Alpes constitue en effet un terrain particulièrement propice au développement de cette technologie. “En 2004, la région Rhône représentera 40 millions d’euros (262 millions de francs de chiffre d’affaires, sur un total de 200 millions d’euros (1,3 milliard de francs) pour la France “, explique Thierry Miléo, le directeur général de Firstmark Communications France.L’opérateur a d’ores et déjà investi 70 millions de francs pour couvrir vingt-cinq mille PME à Lyon. Les autres métropoles de la région – Grenoble, Saint-Etienne, Annecy, Chambéry, Valence. . . – devraient suivre avant la fin de l’année. Pour la seule agglomération lyonnaise, Thierry Miléo compte sur 4 000 clients d’ici à 2004. Comme partout ailleurs dans l’Hexagone, Firstmark propose aux PME des services d’accès à l’internet à haut débit à des tarifs attractifs (360 euros pour un accès à 128 Kbit/s). L’opérateur a également profité de l’ouverture de ses services à Lyon pour lancer Firstconnect, regroupant la messagerie, l’hébergement du site et la gestion de nom de domaine.

Des moyens limités pour Altitude Télécom

Contrairement à Firstmark, parti de rien, Altitude Télécom était déjà présent dans l’accès à l’internet en Normandie. La société vise également en priorité les PME. Elle dispose toutefois de moyens limités pour se développer sur le créneau de la BLR. Ayant réalisé un chiffre d’affaires de 12,5 mil-lions de francs l’année dernière, elle a levé 33 millions pour assurer le déploiement de son réseau. “Nous réalisons un investissement conforme à nos capacités. Nous allons dépenser 100 millions, d’ici à 2004, pour densifier la région. Notre objectif consiste à réaliser un chiffre d’affaires, dans la BLR, de 200 millions de francs. Cette activité atteindra son seuil de rentabilité dès 2002 et nous comptons bien rester indépendant. . . “, explique un porte-parole d’Altitude Télécom. 20% du chiffre d’affaires de cette société seront réalisés par le biais de services pour le compte des autres opérateurs. En attendant, Altitude propose une offre relativement compétitive aux PME : 1 990 francs pour une liaison internet à 1 Mbit/s. Aux services d’accès à l’internet et d’interconnexion de sites distants (jusqu’à 34 Mbit/s), Altitude Télécom ajoutera la voix à la rentrée.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Guillaume Deleurence et François Sapy