Sur l’écran, un moteur de bateau trône au c?”ur d’un document PDF. Un clic de souris, et l’image pivote, se déplace, voire s’ouvre, révélant les divers composants du modèle mécanique. Un autre clic, et une
vue en coupe apparaît. Avec sa nouvelle version Acrobat 3D, Adobe a ajouté les objets 3D dans ses documents composites contenant déjà texte, tableaux, images, vidéo et son.Aujourd’hui, la plupart des industriels conçoivent leurs produits en 3D, mais dès qu’ils cherchent à échanger ces données, lourdeur et complexité sont au rendez-vous. En particulier lorsqu’il s’agit de sortir
du circuit voué aux données industrielles pour s’adresser aux services commerciaux, logistiques ou comptables. Par définition, ces derniers disposent rarement d’une CAO. En revanche, il y a fort à parier qu’ils utilisent tous le
‘ reader ‘ d’Acrobat. Et c’est là que le nouveau produit d’Adobe prend tout son sens. Il glisse des modèles 3D dans des documents accessibles facilement par tous les utilisateurs de
l’entreprise.Pour capturer les modèles 3D, Acrobat transforme directement le flux propriétaire en U3D à partir du logiciel auteur. Un format 3D à vocation universelle basé sur XML, né du travail d’Intel qui, en 2004, a pris
l’initiative de le développer au sein du consortium 3DIF (3D Industry Forum). Parmi les autres membres de ce dernier, on trouve Adobe, bien sûr, mais aussi Dassault Systèmes, UGS, PTC, SolidWorks et Boeing.Parmi les autres fonctions, Acrobat 3D sait intercepter directement le flux OpenGL émis par la plupart des logiciels de CAO ?” un procédé issu du rachat du Français Okyz à la fin 2004. Mais contrairement à la récupération en
U3D, avec cette technique, métadonnées et hiérarchie des pièces sont perdues. Dernière option, enfin, le PDF peut être créé avec la macro PDFmaker de PowerPoint. L’opération encapsule alors le modèle 3D dans un module OCX.
Pour le moment, cela reste cantonné à la consultation
Bien sûr, toutes ces données sont compressées. Il est même possible d’en diminuer le nombre de polygones pour les alléger encore. Mais elles conservent assez de leurs propriétés d’origine pour être manipulées, vues en
coupes, décomposées ou animées. De même, l’utilisateur peut les annoter, envoyer le PDF et recevoir une réponse à l’annotation. Acrobat conserve aussi toutes ses fonctions de contrôle de document (gestion d’autorisations,
collaboration, gestion de péremption, etc.).‘ Les utilisateurs sont à 90 % des consommateurs qui n’ont pas besoin de modifier l’information 3D ‘, rappelle Guy Ladan, directeur du développement des ventes chez PTC
France. Et, même enrichi, Acrobat ne vise pas, pour l’instant, à être autre chose qu’un outil de présentation. Pas question donc de s’en servir pour modifier un produit conçu avec Catia ou ProEngineer, et concurrencer ainsi les
éditeurs de CAO.Entre silence éloquent et enthousiasme, la réaction du monde du PLM est d’ailleurs contrastée. Mais plutôt parce que ses acteurs hésitent encore entre collaboration et compétition sur la question des échanges en 3D. Dassault
Systèmes travaille sur son format 3DXML, alors qu’UGS promeut JTOpen. Mais PTC est présent dans U3D avec Dassault Systèmes tout en participant également à JTOpen. Comme Adobe… Même Microsoft s’implique dans U3D, bien
qu’il prépare son propre format XAML pour Longhorn…. En attendant un petit viewer Acrobat ?
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