Les objets 3D apparaissent peu à peu sur le web

Les acteurs de la 3D sont unanimes : la 3D sur le web devrait décoller avant la fin de l’année 2001. En attendant, les prestataires et les technologies ne cessent de se multiplier. Une balade sur les sites proposant des galeries d’objets 3D oblige l’internaute à télécharger pratiquement autant de plug-in que de sites visités. Le choix d’un prestataire et d’une technologie devient un vrai défi, surtout lorsque l’on sait que de la cinquantaine de technologies qui existent aujourd’hui, la majorité disparaîtra nécessairement pour laisser place à un standard. Cependant, malgré le manque de maturité évident du secteur, les entreprises qui choisissent d’insérer des objets 3D dans leurs sites web se multiplient. “La 3D est un réel outil d’aide à la vente. On peut prendre l’objet, le manipuler dans tous les sens, pénétrer à l’intérieur, changer sa couleur…”, explique Pascal Chabret, directeur du contenu et du développement de RueDuCommerce. Il est vrai que malgré l’absence de standard, les technologies 3D ont beaucoup progressé : le rendu des textures est réaliste, le zoom se fait à très petite échelle, la manipulation est simple, etc. Mais il reste des progrès à faire, notamment dans le poids des plug-in. À terme, avec l’émergence d’un standard, l’intégration directe du plug-in dans le navigateur éliminera le problème des temps de chargement auxquels les internautes sont confrontés. “Le premier critère de choix d’une technologie 3D est d’ailleurs la taille du plug-in à télécharger pour l’internaute. Il faut également s’assurer que le plug-in soit multiplate-forme”, estime Anh-Tai Luu, directeur technique du Figaro. fr. Un poids qui n’est à charge que de l’internaute puisque, du côté du serveur web de l’entreprise, les images 3D sont de simples fichiers de type JPEG. “Il faut également ajouter sur les pages le lien pour télécharger le plug-in”, note Anh-Tai Luu. Quant au développement des objets, il est pris en charge par des prestataires spécialisés dont les tarifs varient entre 3 500 et 5 000 F ht (533 et 762?) par jour, sachant que la conception d’un objet en 3D peut prendre plusieurs journées selon sa complexité.

Des résultats non mesurés

“Les études montrent que les sociétés utilisant la technologie 3D obtiennent une augmentation de leurs ventes de 70 % et une diminution des retours de produits de 60 %”, n’hésite pas à indiquer l’éditeur Virtue 3D sur son site. Les chiffres sont alléchants, tout comme ceux avancés par Viewpoint, autre éditeur de logiciels 3D. Cepen-dant, aucune étude indépendante n’a été réalisée jusqu’à présent sur l’impact réel de la 3D sur l’internaute. Quant aux entreprises utilisatrices des technologies, la discrétion est de mise. “Lorsque les internautes visitent une page avec un objet 3D, ils cliquent dessus dans 70 à 80 % des cas. Ils restent très longtemps sur les pages et regardent tous les objets en une seule fois”, constate cependant Anh-Tai Luu, qui s’empresse de préciser : “Mais nous n’avons que très peu de recul pour estimer l’impact des objets 3D sur l’acte d’achat.”
Quoi qu’il en soit, Figaro. fr comme RueDuCommerce relèvent les avantages indéniables de la mise en lumière des objets et de vitrine technologique qu’apporte la 3D à leurs sites. “Nous avons de nombreuses réactions, même si l’impact sur l’achat n’est pas mesuré : on nous pose des questions sur la technologie utilisée, on nous propose des objets à mettre en 3D…”, conclut Pascal Chabret de RueDuCommerce.

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