À l’occasion du G8 de 2000 à Tokyo, la Maison franco-japonaise a demandé à des économistes français et japonais, émanant d’écoles de pensée plutôt réservées sur la mondialisation, leurs analyses sur l’économie mondiale. Leurs échanges sont retracés dans Mondialisation et régulations, Europe et Japon face à la singularité américaine. Si, comme tous les actes de colloque, l’ensemble est inégal, il n’en constitue pas moins un stimulant intellectuel qui permet de dépasser les approches caricaturales comme celles des partisans de l’abusivement nommée “ taxe Tobin“. Par-delà leurs divergences, les auteurs s’entendent sur l’idée que le terme de mondialisation est trop vague pour décrire la réalité économique actuelle.Car, si la circulation financière s’opère désormais pratiquement sans entrave à la surface de la planète, les marchandises, elles, continuent à se déplacer relativement peu. Le monde, loin de s’homogénéiser dans un processus proche de celui des pays développés, connaît des situations contrastées : ainsi, l’écart économique entre l’Afrique et les pays développés ne cesse de se creuser. Le continent noir est en train de construire un mode d’existence précaire sans équivalent ailleurs. Même parmi les économies dominantes, on peut distinguer bien des différences entre les États-Unis qui, en tant qu’émetteur de la monnaie mondiale, peuvent vivre avec des taux d’épargne faibles, et le Japon, qui accumule une épargne privée considérable sans être capable d’en nourrir sa croissance.En fait, pour les auteurs, plus que la mondialisation, ce qui a marqué les dernières années, c’est l’apparition des NTIC. Et le problème des dirigeants de demain sera moins de réguler une mondialisation anathémisée de façon caricaturale que de voir comment ces nouvelles technologies vont diffuser leurs gains de productivité.
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