L’équation française est simple : d’un côté, 40 000 diplômés d’informatique par an, qui ne vont pas tous exercer leur métier, parce qu’ils peuvent avoir d’autres envies ou qu’ils retardent leur entrée dans la vie active ; de l’autre, 50 000 postes dans l’informatique à pourvoir immédiatement. De plus, ce déficit entre l’offre et la demande s’accroît chaque année. Résultat : les entreprises embauchent de plus en plus de ” non-informaticiens “. Pharmacien, géologue, architecte, ingénieur en mécanique… : tout jeune diplômé est aujourd’hui, pour l’entreprise, un informaticien qui s’ignore. Bien sûr, les filières scientifiques restent privilégiées. Mais les littéraires peuvent très bien trouver chaussure à leur pied. Ce qu’on demande avant tout à ces petits nouveaux : s’intéresser au métier de l’entreprise, parler son langage, aimer le changement. Vous rajoutez un zeste de bon sens, un doigt de méthode, une bonne dose d’apprentissage, et, en général, la mayonnaise prend ! L’arrivée massive dans les métiers anciens et nouveaux de l’informatique de ces ” autres ” diplômés va leur apporter un souffle d’air frais, une vision différente. Elle va ouvrir les carrières, améliorer le dialogue. Bref, régénérer l’entreprise. Mais qu’on ne s’y méprenne pas : l’informatique reste une technique, un langage. Ne s’improvise pas développeur qui veut. Les cursus changent, la spécialité reste. Et dans tout spécialiste, il y a un ” technoïde ” qui sommeille. Le contrôle de projets, la maîtrise d’?”uvre ne devront jamais être délégués. Sinon, gare aux déconvenues !
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